Les infections à papillomavirus humains sont difficiles à traiter, et leur taux de récurrence est très élevé, particulièrement dans les cas d’immunodépression, comme dans l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH). Il n’existe aucun consensus pour la prise en charge des lésions condylomateuses de la cavité orale.

Nous rapportons le succès partiel d’un traitement original de condylomes extensifs de la cavité buccale chez un malade séropositif pour le VIH, par quatre injections intralésionnelles de cidofovir. Ce traitement a été parfaitement toléré. Après un an, les lésions n’avaient pas récidivé alors que l’état immunovirologique du malade était resté identique.

L’efficacité de la forme topique du cidofovir a déjà été rapportée sur des condylomes génitaux ; en injections intralésionnelles, le cidofovir a montré son efficacité dans le traitement de la papillomatose laryngée récurrente. Cette observation suggère que le cidofovir intralésionnel puisse représenter une alternative thérapeutique dans des lésions à papillomavirus humains qui sont, du fait de leur localisation ou de leur extension, difficile à prendre en charge.

Human papillomavirus infections are difficult to treat and have a high rate of recurrence, especially in a setting of human immunodeficiency (HIV) infection. Moreover, there is no standard treatment for oral condylomas.

We report the partial success of in situ injections of cidofovir in an HIV patient, presenting extensive oral condylomas. The injections were well tolerated and the response was still present at one year while the immune status of the patient was unchanged.

The efficacy of topical cidofovir against condyloma acuminata has been reported and the value of in situ cidofovir injections for the treatment of laryngeal papillomatosis is well established. This case report shows the need for further investigation of in situ cidofovir injections as an alternative treatment for human papillomavirus lesions that are difficult to treat because of both site and extension.