Les limites du syndrome de Wells, entité nosologique élargie définie à partir de la cellulite à éosinophiles, sont assez floues. Nous présentons un nouveau cas « frontière » particulier par son aspect clinique et sa sensibilité aux antipaludéens.

Une femme de 35 ans avait des lésions cutanées inflammatoires récidivantes à disposition le plus souvent annulaire, sur les racines des membres et le tronc. Ces éléments étaient caractérisés histologiquement, sur toute la hauteur du derme, par d'abondants infiltrats inflammatoires, à disposition surtout périvasculaire, avec une forte prédominance de polynucléaires éosinophiles mais sans « flammèches » fibrinoïdes. Il s'y associait une hyperéosinophilie périphérique sans autre anomalie biologique. Un traitement par hydroxychloroquine permettait une disparition complète des lésions cutanées, qui n'étaient jusqu'alors sensibles qu'aux corticoïdes généraux.

Les relations de cette affection avec le syndrome de Wells sont discutées, ainsi que ses liens éventuels avec les observations d'érythème annulaire à éosinophiles.

Limits of Wells'syndrome, a nosologically enlarged entity defined after classic eosinophilic cellulitis, are imprecise. We report on a new “frontier” case, remarkable in its clinical pattern and its high sensitivity to antimalarial drugs.

A 35-year-old woman was referred for evaluation of recurrent inflammatory, figurated and often annular lesions, mainly located on the trunk and the proximal parts of the limbs, associated with significant peripheral eosinophilia and featuring dense perivascular infiltrates throughout the dermis with abundant eosinophils but without any “flame figure”. These lesions responded dramatically to protracted treatment with hydroxychloroquine.

The relationship of this affection to Wells' syndrome is discussed along with its possible similarities to the sparse reports of so-called eosinophilic annular erythema.