Les condylomes acuminés externes sont des maladies sexuellement transmissibles causées par des papillomavirus humains. En France, il n'existait jusqu'à présent aucune donnée épidémiologique fiable sur ces maladies. Nous avons réalisé une étude épidémiologique prospective auprès des médecins généralistes du réseau « Sentinelles » afin d'estimer l'incidence des condylomes acuminés externes en médecine générale et la prise en charge des malades atteints de condylomes acuminés externes par ces médecins généralistes.

Les médecins du réseau « Sentinelles » ayant accepté de participer à cette étude ont eu à renvoyer, de façon prospective, un questionnaire pour chaque malade consultant pour condylomes acuminés externes, entre juillet et novembre 2000.

Nous avons estimé le nombre annuel d'épisodes de condylomes acuminés externes en médecine générale à 23 000 (IC _{95 p. 100} 21 000-25 000), dont 15 000 diagnostics de nouveaux cas (IC _{95 p. 100} 13 000-17 000). En tenant compte des estimations faites parallèlement en dermatologie libérale, nous avons pu estimer l'incidence annuelle des condylomes acuminés externes en France à 107 nouveaux cas pour 100 000 habitants. La prise en charge des malades ayant des condylomes acuminés externes par le médecin généraliste était conforme aux recommandations européennes existantes, dans 54 à 78 p. 100 des cas. Les généralistes ont privilégié le traitement chimique des condylomes acuminés externes.

Il est possible qu'un certain nombre de cas de condylomes acuminés n'aient pas été diagnostiqués par les médecins. De même, certaines lésions ont pu être diagnostiquées à tort comme étant des condylomes acuminés, mais la proportion de ces faux négatifs et faux positifs éventuels reste inconnue. Cependant, l'estimation de l'incidence des condylomes acuminés externes en France est similaire à celles d'autres pays développés.

Condylomata acuminata (or genital warts) are sexually transmitted diseases caused by human papillomavirus. Until now, there has been no available epidemiologic data about this disease in France. We conducted a prospective study among French general practitioners (GPs) to estimate the incidence of consultations for external condylomata acuminata in general practice. We also assessed the management of patients with external condylomata acuminata by French GP's.

A panel of French general practitioners, members of the Sentinel network, had to fill-in prospectively a questionnaire for each patient with condylomata acuminata diagnosed between July and November 2000.

The annual number of consultations for external condylomata acuminata with French GP's was estimated at 23,000 (CI _{95 p. 100} 21,000-25,000) including 15,000 new cases (CI _{95 p. 100} 13,000-17,000). Taking into account the estimations we made at the same time in office-based private dermatologists, we estimated the annual incidence of external condylomata acuminata in France at 107/100 000 inhabitants. The management of patients with external condylomata acuminata by French GP's was in accordance with the European guidelines in 54 to 78 p. 100 of cases. French GP's mostly prescribed chemical treatment.

A proportion of cases of condylomata acuminata may have not been diagnosed. Similarly, some lesions may have been wrongly diagnosed as condylomata acuminata, but these proportions of false positive and false negative remain unknown. The incidence of external condylomata acuminata in France is similar to those estimated in others developed countries.