Le traitement des condylomes acuminés repose sur une prise en charge prolongée, liée d'une part à la nécessité d'applications répétées pour les modalités thérapeutiques destructrices et d'autre part à la surveillance clinique en raison de la fréquence élevée des récurrences. Cela implique une certaine discipline des malades qui doivent consulter leur médecin à intervalles réguliers pendant une période relativement prolongée. Nous avons souhaité évaluer les perdus de vue dans une population de malades ayant des condylomes acuminés anogénitaux externes ainsi que les facteurs associés à la perte de vue.

Il s'agissait d'une étude d'observation prospective effectuée en France auprès des dermatologues et gynécologues entre mai et décembre 2000. Les médecins étaient libres de prescrire le traitement de leur choix. Les données sociales des malades et les caractéristiques classiques des condylomes acuminés étaient évalués. Un malade était considéré comme perdu de vue lorsqu'il ne se représentait pas à la consultation d'évaluation du traitement. Les données des malades perdus de vue étaient comparées à celles des autres malades.

Deux cent quatre-vingt-dix sept cas, dont 57 p. 100 d'hommes, ont été inclus pendant cette période. L'âge moyen des malades était de 33,8 ± 11,4 ans, avec 43 p. 100 de malades de moins de 30 ans. Dans 40 p. 100 des cas, les lésions existaient depuis plus de 3 mois et étaient symptomatiques dans 30 p. 100 des cas. En fin d'étude, 28,3 p. 100 des malades étaient considérés comme perdus de vue. En analyse multivariée, la perte de vue apparaissait liée à l'âge des malades (d'autant plus fréquentes que les sujets étaient jeunes ; p < 0,04) et à la non fixation d'un rendez-vous précis en fin de traitement (p < 0,001). Le caractère asymptomatique des lésions, reconnu comme un facteur de risque de perte de vue en analyse univariée, était à la limite de la signification en analyse multivariée (p = 0,06).

Les cliniciens devraient être particulièrement attentifs chez les sujets jeunes et asymptomatiques qu'ils prennent en charge pour condylomes acuminés, pour tenter de réduire le taux de perdus de vue et améliorer la qualité de la prise en charge.

The treatment of condylomata acuminata relies on prolonged management, partly related to the need for repeated applications with regard to destructive therapeutic measures and the clinical supervision because of the high prevalence of relapses. This implies that patients are ready to consult their doctor at regular intervals during a relatively prolonged period of time. We wanted to assess the patients lost to follow-up in a population of patients exhibiting anogenital warts together with the factors associated with the loss to follow-up.

This was a prospective observational study conducted in France among dermatologists and gynecologists between May and December 2000. The physicians were free to prescribe the treatment of their choice. The social data of the patients and the classical characteristics of the condylomata acuminata were assessed. A patient was considered as lost to follow-up when he/she no longer came in for the consultation assessing the treatment. The data of the patients lost to follow-up were compared to those of the other patients.

Two hundred ninety-seven cases, with 57 p. 100 men, were included during the study period. The mean age of the patients was of 33.8 ± 11.4 years, with 43 p. 100 of patients aged under 30. In 40 p. 100 of cases, the lesions had existed for more than 3 months and were symptomatic in 30 p. 100 of cases. At the end of the study, 28.3 p. 100 of patients were considered as lost to follow-up. With multivariate analysis, the loss to follow-up appeared related to the patients' age (more frequent, the younger the patient; p < 0.04) and not to the fixing of a precise appointment at the end of treatment (p < 0.001). The asymptomatic nature of the lesions, recognized as a loss to follow-up risk factor in univariate analysis, was at the limit of significance in multivariate analysis (p = 0.06).

Clinicians should be particularly attentive with young and asymptomatic patients that they treat for condylomata acuminata, and attempt to reduce the rate of lost to follow-up and improve the quality of their management.