Le but de notre étude était de caractériser les motifs de consultation aux urgences dermatologiques et de les comparer avec ceux des consultations hospitalières programmées.

Il s'agissait d'une étude prospective, portant sur tous les malades consécutifs consultant aux urgences pendant 1 mois (n = 500) ou en consultation programmée pendant 1 semaine (n = 411) de la même période dans le service de Dermatologie de l'hôpital Henri Mondor à Créteil (France). Le diagnostic clinique principal de consultation était recueilli. Les fréquences des différents diagnostics dans ces deux types de consultations étaient comparées par le test de Chi2 et un test de corrélation par régression linéaire. Elles ont été également comparées aux motifs de consultations en dermatologie libérale, obtenus dans une autre étude.

Aux urgences les quatre principaux diagnostics étaient les infections cutanées (29 p. 100) les eczémas (23,8 p. 100) les éruptions (11 p. 100) et l'urticaire (7,6 p. 100), soit au total 71,4 p. 100. En consultation programmée, les diagnostics les plus fréquents étaient : les cancers et les lésions précancéreuses (28,7 p. 100), les eczémas (11,7 p. 100), les mycoses (8,3 p. 100), et l'acné (7,1 p. 100). Il n'y avait aucune corrélation entre les 16 diagnostics les plus courants dans chacun des deux types de consultations hospitalières (coefficient r = 0,14 ; p = 0,6). Les motifs de consultation en urgence différaient également de ceux observés en Dermatologie libérale (r = 0,21 ; p = 0,4). Une hospitalisation immédiate ou différée était nécessaire chez 7 p. 100 des consultants d'urgence.

Une telle consultation d'urgence semble répondre à une demande de soins originale qui est actuellement peu prise en charge par les consultations sur rendez-vous qu'elles soient hospitalières ou libérales.

The aim of this study was to characterize the medical activity of a dermatology emergency room and to compare it with 1) outpatients, scheduled visits to the same department and 2) visits to community dermatologists in private practice.

All the 500 patients who attended the emergency room in one month and all the 411 patients with scheduled appointments during one week within the same period were included prospectively. The clinical diagnoses were recorded and compared between the two groups using chi square and linear correlation tests. Data on the diagnoses made by community dermatologists in private practice were obtained from another study.

In the emergency room, 4 diagnoses accounted for 71.4 of all visits: infections (29 p. 100), dermatitis (23.8 p. 100), rashes (11 p. 100) and urticaria (7.6 p. 100). In scheduled visits the 4 leading diagnosis were cancer and precancerous lesions (28.7 p. 100), dermatitis (11.7 p. 100), fungal infections (8.3 p. 100) and acne (7.1 p. 100). There was no correlation (r = 0.14; p = 0.6) between the 16 more prevalent diagnoses in the emergency room and the prevalence of the same diagnoses in scheduled visits in the hospital department. The emergency diagnosis were also not correlated with those seen in private practice (r = 0.21; p = 0.4). Seven percent of emergency room consultants were hospitalized.

Skin disorders encountered in the dermatology emergency room differ from those seen both in the outpatient hospital department and in community private practice.