Connaissance et prévention des borrélioses par piqûres de tiques - 29/04/08
A. Mitschler [1],
F. Grange [1 et 7],
D. Lipsker [2 et 7],
B. Jaulhac [3 et 7],
Y. Piemont [3 et 7],
P. Belanger [4],
X. Pagnon [5],
O. Mayer [6],
J.-C. Guillaume [1]
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Introduction |
La borréliose européenne, connue du public sous le nom de maladie de Lyme par analogie avec la forme américaine dont elle diffère par de nombreux points, est endémique en Alsace, posant un problème de santé publique. Le niveau de connaissance et de prévention de la population vis-à-vis de cette maladie n'a jamais été évalué en France.
Matériel et méthodes |
Une enquête a été réalisée dans tous les centres d'examens de santé de la Sécurité Sociale d'Alsace à l'aide d'un auto-questionnaire. Les données recueillies portaient sur les caractéristiques socio-démographiques, les connaissances sur la maladie, les antécédents de piqûres de tiques, la crainte suscitée par cette maladie, la fréquence des séjours en forêt, les habitudes de prévention lors de sorties en forêt et l'attitude adoptée en cas de piqûre de tique.
Résultats |
Sur les 600 sujets inclus, 99 (16,5 p. 100) avaient été piqués une ou plusieurs fois par des tiques depuis un an. L'existence de la maladie de Lyme était connue par 74 p. 100 des consultants, 63 p. 100 disaient en éprouver une crainte et 43 p. 100 savaient que sa première manifestation est une rougeur qui s'étend sur la peau. Vingt-sept pour cent s'habillaient d'un pantalon et de manches longues lors de séjours en forêt et 19 p. 100 s'inspectaient le corps entier au retour. Les sujets les moins informés étaient également ceux qui se prémunissaient le moins contre les piqûres de tique. Il s'agissait des moins de 30 ans, des moins diplômés et des citadins. Les sujets se rendant fréquemment en forêt pour leurs loisirs et ceux ayant des antécédents de piqûres étaient les mieux informés et avaient de meilleures habitudes de prévention. La crainte suscitée par la maladie était associée à de meilleures connaissances et à un comportement mieux adapté.
Discussion |
Cette étude montre qu'une proportion élevée de la population alsacienne est exposée aux piqûres de tiques. Les borrélioses par piqûre de tiques sont assez bien connues mais leur prévention demeure insuffisante. Une meilleure information est associée à une meilleure prévention. Les campagnes d'information et d'éducation de la population générale pourraient viser particulièrement les jeunes, les citadins et les moins diplômés. Des messages spécifiques de prévention pourraient également être délivrés aux sujets les plus exposés, c'est à dire ceux piqués par des tiques ou se rendant souvent en forêt, sur leurs lieux de consultation ou de loisirs.
Knowledge and prevention of tick-bite borreliosis: survey of the population in Alsace, an endemic area. |
Introduction |
European borreliosis, known to the general public as ‘Lyme disease’ in analogy with the American form, which it differs from in many points, is endemic in the area of Alsace and is a public health problem. The level of knowledge and prevention of the population with regard to the disease has never been assessed in France.
Material and methods |
A survey was conducted in all the national health examination centers in Alsace using a self-applied questionnaire. The data collected concerned the socio-demographical characteristics, knowledge on the disease, history of tick bites, fear the disease creates, frequency of visits to the forest, prevention habits when visiting the forest and the attitude adopted in the case of a tick bite.
Results |
Out of the 600 persons included, 99 (16.5 p.cent) had been bitten by ticks once or more over the past year. The existence of Lyme's disease was known to 74 p.cent of the consultants, 63 p.cent claimed they were worried by the disease and 43 p.cent knew that the first manifestation is redness spreading over the skin. Twenty-seven percent wore trousers and long sleeves when visiting the forest and 19 p.cent inspected their body carefully on their return. The persons least well informed were also those who did little to protect themselves against tick bites. They often were under 30 years old, lived in urban settings and had few diplomas. Those who had frequent spare time in forest and those who had a history of tick bites were the best informed and protected themselves better. The fear of the disease was associated with better knowledge and more appropriate behaviour.
Discussion |
This study shows that a large percent of the population in Alsace is exposed to tick bites. Tick bite borreliosis is relatively well known, but protection remains insufficient. Better knowledge of the disease is related to better prevention. Information and teaching campaigns for the general public could specifically target the young people, urban dwellers and those with few diplomas. Specific messages of prevention could be delivered to the most exposed at-risk subjects (i.e. those bitten by ticks or having leisure in forest) at the places of their leisure or medical consultations.
Plan
© 2004 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 131 - N° 6-7
P. 547-553 - juin 2004 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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