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Isotrétinoïne : suivi de l'application des recommandations des prescriptions chez les femmes en âge de procréer - 29/04/08

Doi : AD-05-2005-132-5-0151-9638-101019-200513992 

L. Bensouda-Grimaldi [1],

A.-P. Jonville-Béra [1],

E. Mouret [1],

E. Elefant [2],

H. Dhellot [3],

C. Delmas [3],

T. Gouin [4],

P. Coste [5],

E. Autret-Leca [1],

les Centres Régionaux de Pharmacovigilance

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Introduction

L'objectif de ce travail est d'évaluer si l'incidence des grossesses déclarées exposées à l'isotrétinoïne [Roaccutane®, Curacné® Gé et Procuta® Gé capsules] a été modifiée par les dernières modalités de prescription et de délivrance de l'isotrétinoïne (modification d'AMM du 06/08/2001 et du 25/09/2001).

Méthodes

Les grossesses exposées à l'isotrétinoïne déclarées aux Centres Régionaux de Pharmacovigilance, au Centre de Renseignement des Agents Tératogènes, aux laboratoires Roche (Roaccutane®), Pierre Fabre (Curacné® Gé) et Expanscience (Procuta®Gé) depuis la dernière enquête soit entre le 1er janvier 1999 et le 31 décembre 2002 ont été analysées.

L'application du renforcement des modalités de prescription a été analysée à partir d'un échantillon de 68 ordonnances provenant de 45 pharmacies réparties en France.

Résultats

En 4 ans, 103 dossiers d'exposition à l'isotrétinoïne (Roaccutane® 97 p. 100, Curacné® Gé 3 p. 100) pendant la période à risque tératogène ont été enregistrés. Ces dossiers se répartissent en : grossesse débutée moins d'un mois après l'arrêt de l'isotrétinoïne (37 p. 100), grossesse débutée pendant le traitement (43 p. 100) et grossesse déjà en cours lors de l'instauration de l'isotrétinoïne (20 p. 100). Le motif de l'absence de contraception, rapporté 22 fois et connu 12 fois, est une non prescription (6 fois), un refus de prise du contraceptif prescrit (3 fois) et une automédication (3 fois). Ainsi, parmi les 71 grossesses pour lesquelles le statut contraceptif est connu, 48 p. 100 auraient pu être évitées si les recommandations avaient été suivies (grossesses dues à un arrêt précoce de la contraception ou une absence de contraception). L'évolution est une interruption de grossesse dans 60 cas (87 p. 100). La fréquence des malformations est de 25 p. 100. L'incidence des grossesses exposées à l'isotrétinoïne est restée stable 0,26/1 000 femmes traitées (vs 0,34 après les modifications d'AMM de 2001).

Sur 68 ordonnances analysées, 23 (34 p. 100) comportent toutes les mentions légales, ce qui est proche des résultats de la précédente enquête. La contraception est conforme dans 78 p. 100 des cas et l'information reçue par les femmes a été retenue et appliquée par 38 p. 100 d'entre elles. Enfin, seules 6 patientes (9 p. 100) ont à la fois une ordonnance correctement rédigée, une contraception conforme à l'AMM, ont respecté les délais de prescription et de délivrance par rapport au test de grossesse, ont reçu une information correcte et l'ont comprise. Par rapport à l'enquête précédente, le test de grossesse avant traitement a été plus souvent prescrit (96 p. 100 vs 85 p. 100) et plus de femmes ont une contraception au moment de la délivrance d'isotrétinoïne (96 p. 100 vs 88 p. 100). En revanche, moins de femmes connaissent la nécessité de poursuivre la contraception 1 mois après l'arrêt de l'isotrétinoïne (82 p. 100 vs 93 p. 100).

Conclusion

Malgré 3 renforcements successifs de recommandations concernant la prescription et la délivrance de l'isotrétinoïne chez les femmes en âge de procréer, les grossesses ne peuvent être totalement évitées. Les insuffisances portent sur la prescription et/ou l'information incomplète ou non comprise par la patiente qui n'applique pas strictement le contrat de soin et de contraception. Cependant, cette étude ne permet pas d'évaluer la proportion d'ordonnances honorées malgré leur non conformité aux critères de l'AMM. La Commission Nationale de Pharmacovigilance n'a pas souhaité restreindre la prescription de l'isotrétinoïne aux seuls dermatologues. Elle estime que les instances administratives doivent renforcer l'information auprès des dermatologues, des médecins généralistes et des pharmaciens sur les mesures à prendre pour éviter une grossesse exposée à l'isotrétinoïne.

Isotretinoin compliance with recommendations in childbearing women.

Introduction

The aim of this survey is to ascertain if the incidence of isotretinoin exposed pregnancies was reduced by the late recommendations of prescription and issue (AMM modification on 06/08/2001 and 25/09/2001).

Methods

All isotretinoin exposed pregnancies registered by the French Regional Drug Monitoring Centres, the Information Centre for Teratogenic Agents and Roche (Roaccutane®), Pierre Fabre (Curacné® Gé) and Expanscience (Procuta® Gé) laboratories, from January 1st, 1999 to December 31st, 2002, were analysed.

Enforcement of the strengthening of isotretinoin prescription recommendations was analysed on a sample of 68 prescriptions from 45 pharmacies throughout France.

Results

In 4 years, 103 isotretinoin exposed pregnancies (Roaccutane® 97 p. 100, Curacné® Gé 3 p. 100) during teratogenic risk period, were registered. Pregnancy started less than one month after isotretinoin stopping (37 p. 100), during the treatment (43 p. 100), or was in progress when the treatment was initiated (20 p. 100). The reason of the 22 lacking contraception was known 12 times, i.e. an absence of prescription (6 times), a refusal to take a prescribed contraception (3 times) and a self-medication (3 times). Among the 71 pregnancies whose contraceptive status is known, 48 p. 100 could had been avoided if recommendations had been followed (pregnancies due to a premature stopping or an absence of contraception). The issue of pregnancies is a voluntary termination in 60 cases (87 p. 100). Malformations frequency is 25 p. 100. Incidence of isotretinoin exposed pregnancies remained stable, 0.26/1000 treated women (vs 0.34 after 2001's AMM modifications).

Of 68 prescriptions studied, 23 (24 p. 100) carried all the legal warnings, which is close to the previous survey's results. Contraception was in accordance with the recommendations in 78 p. 100 of cases and women learned and applied information given in 38 p. 100 of cases. At last, only 6 patients (9 p. 100) have both a correctly written prescription, a contraception and a time between the pregnancy test date and prescription and issue dates, in accordance with the licence and have had a correct information and understood it. Regarding the previous survey, pregnancy test before treatment was more often prescribed (96 p. 100 vs 88 p. 100). On the other hand, less women knew the necessity to keep on taking contraception one month after isotretinoin stopping (82 p. 100 vs 93 p. 100).

Conclusion

Despite 3 successive isotretinoin prescription and issue recommendations strengthening in childbearing women, pregnancies can't be totally avoided. Bad compliance concerns the prescription and/or an incomplete or not understood information by the patient who does not scrupulously apply the care and contraception agreement. However, this study does not allow to assess the proportion of issued prescriptions despite their non-accordance with the licence criteria.

The National Commission of Pharmacovigilance did not like to limit isotretinoin prescription to dermatologists only. It estimates that the administrative authority must intensify information by dermatologists, general practitioners and pharmacists, about measures to take to avoid an exposure to isotretinoin during pregnancy.


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Vol 132 - N° 5

P. 415-423 - mai 2005 Retour au numéro
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  • P. Beaulieu, J. Revuz
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