Les peaux sensibles sont un désordre cosmétique fréquemment évoqué mais dont la prévalence est inconnue en France.

Nous avons recherché par un sondage sur un échantillon représentatif de la population française de plus de 15 ans réalisé par IPSOS Santé à évaluer la fréquence de la peau sensible. Nous avons employé la méthode des quotas (sexe, âge, profession du chef de ménage) et la stratification par région et catégorie d'agglomération.

Mille six personnes ont été sondées. Le taux de non-réponse était inférieur à 1 p. 100. 52 p. 100 estimaient avoir une peau sensible ou très sensible. Les femmes se disaient plus atteintes (59 p. 100 contre 44 p. 100 ; p ≪ 0,0001). Il n'y avait pas de différence significative entre les catégories socio-professionnelles. 28 p. 100 des sujets déclarant avoir une peau très sensible déclaraient une maladie dermatologique associée alors qu'ils étaient 14 p. 100 pour les peaux sensibles, 7 p. 100 pour les peaux peu sensibles et 2 p. 100 pour les peaux non sensibles. La sensibilité cutanée était à l'émotion, au froid, au chaud ou aux cosmétiques. Une évaluation de la qualité de vie par l'échelle SF-12 a montré une altération significative de la dimension mentale (mais non physique) du score pour les peaux sensibles et très sensibles par rapport aux autres, surtout chez les femmes (p ≪ 0,0001).

Cette étude trouve une prévalence de la peau sensible en France équivalente à celle qui a déjà été trouvée en Angleterre. Elle ne mesure que la peau sensible telle qu'elle est ressentie par les sujets puisqu'il n'y a pas eu d'examen médical. Le phénomène paraît très fréquent. Bien que les femmes soient plus fréquemment atteintes, on note une importante proportion d'hommes concernés.

Sensitive skin is a frequently evoked cosmetic disorder, but its prevalence in France is unknown.

Using a survey of a representative sample of the French population aged over 15 carried out by ISPSOS-Santé, we assessed the frequency of sensitive skin. We used the quota method (gender, age, occupation of the head of the family) and stratification by area and category of the agglomeration.

One thousand and six persons were surveyed. The non-response rate was less than 1 p.cent. Fifty-two percent claimed they had sensitive or very sensitive skin. Women were predominantly concerned (59 vs. 44 p.cent, p ≪ 0.0001). There was no significant difference between the socio-professional categories. Twenty-eight p.cent of the population claiming their skin was very sensitive declared they had a concomitant dermatological disease, whereas 14 p.cent with sensitive skin, 7 p.cent with not very sensitive skin and 2 p.cent with normal skin declared likewise. Skin sensitivity was triggered by emotion, cold, heat or cosmetics. A quality-of-life assessment using the SF-12 scale showed significant alteration in the psychological dimension (but not physical) of the score for those with sensitive and very sensitive skin compared with the others, notably in the women (p ≪ 0.0001).

This survey revealed a prevalence of sensitive skin in France equal to that found in England. It only measured the subjective feeling of sensitive skin experienced by those surveyed, since there was no clinical examination. The phenomenon appears frequent. Although women appeared to suffer more, a large proportion of men also suffered from sensitive skin.