P035 Étude prospective des obstacles au support nutritionnel dans une unité de soins intensifs pédiatriques - 19/05/08
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Les enfants hospitalisés aux soins intensifs sont principalement alimentés grâce à un support nutritionnel (SN). La nutrition peut être interrompue à plusieurs reprises pour des causes liées à la prise en charge médicale ou à l’instabilité de l’enfant. Le but de cette étude était de vérifier la concordance entre les apports énergétiques (AE) prescrits et les AE effectivement reçus et d’identifier les causes d’interruption de la nutrition.
Matériel et méthodes |
Étude prospective aux Soins Intensifs de Pédiatrie. Les AE prescrits et reçus de J1 à J15, le type de SN (entéral, parentéral ou mixte), la position de la sonde d’alimentation (gastrique ou post-pylorique), les interruptions de la nutrition et leurs motifs ont été relevés. Les interruptions ont été classées en catégories d’obstacles et leur fréquence et durée analysées. La pratique usuelle de prescription du SN dans l’unité est d’atteindre progressivement le métabolisme de base (Schofield, 1985 ; ASPEN, 2002) à J5 et 120 % du métabolisme de base à J8.
Résultats |
Quinze enfants (24 ± 25.2 mois) ont été inclus pour 84 journées étudiées. Le SN était entéral exclusif (69 %) ou mixte (31 %). Il n’y avait pas de parentéral exclusif. Les AE prescrits étaient significativement supérieurs à ceux reçus (54.7 ± 32.9 vs 49.2 ±33.6 kcal/kg, p =0.0011). Les AE reçus représentaient 92.7 % de la prescription pour l’ensemble des journées. Pour la voie entérale exclusive, ce pourcentage était de 91.4 % et de 95.1 % pour le mixte. Quatre-vingt dix-huit interruptions de la nutrition ont été observées pour une durée totale de 189 heures, soit 9.4 % du temps total des journées évaluées. Les obstacles les plus fréquents étaient les soins infirmiers (24 × 0.5 h), la physiothérapie respiratoire (22 × 0.6 h) et le manque de voie parentérale (13 × 1.3 h). Les obstacles impliquant les plus longues interruptions étaient les mises à jeun pour les chirurgies et examens diagnostiques (7 × 5.9 h), les soins des brûlés (2 × 5.3 h) et les actes médicaux tels qu’extubations et ablations de drains (7 × 5.2 h). 7.1 % des interruptions n’avaient pas de causes documentées.
Conclusions |
Les AE effectivement reçus dans une unité de soins intensifs pédiatriques étaient inférieurs de 7 % aux AE prescrits, résultats largement inférieurs à ceux publiés dans la littérature adulte. Les obstacles à l’administration de la nutrition étaient fréquents et parfois de durée non négligeable. La mise à disposition des résultats obtenus aux soignants pourrait réduire la fréquence et la durée des interruptions et permettre une meilleure anticipation et compensation de celles-ci. Les procédures de mise à jeun dans le cadre des actes médicaux et examens, qui entraînent les interruptions les plus longues, devraient être reconsidérées.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 21 - N° S2
P. 63 - mars 2007 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.