P071 Rôle de l’adiponectine dans le contrôle de la cancérogenèse mammaire - 19/05/08
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
L’obésité apparaît comme un facteur de risque de développement d’un cancer du sein chez la femme en post-ménopause. L’excès de tissu adipeux est associé à de nombreux désordres métaboliques et est notamment caractérisé par la diminution du taux sérique d’une adipokine : l’adiponectine. L’objectif de cette étude est de déterminer si l’adiponectine est impliquée dans le développement du cancer du sein. Aussi, nous avons évalué, d’une part, in vitro l’influence de l’adiponectine sur la prolifération cellulaire de la lignée cancéreuse mammaire MCF7, et d’autre part, l’expression locale de l’adiponectine et de ses récepteurs (AdipoR1 et AdipoR2) sur des biopsies de tissu mammaire cancéreux.
Matériel et méthodes |
Les cellules MCF7 (n=3) sont mises en contact avec 2 concentrations d’adiponectine : 1 μg/ml (concentration en situation d’obésité) et 10 (g/ml (concentration physiologique). Après 24, 48, 72 et 96 h d’incubation, la prolifération cellulaire est mesurée par détection de fluorescence (résazurine).
L’expression de l’adiponectine, d’AdipoR1 et AdipoR2 par le tissu mammaire cancéreux (n=44) et le tissu sain environnant (n=39) est mise en évidence par immunohistochimie sur des biopsies (tumorothèque du Centre anti-cancéreux Jean-Perrin).
Résultats |
L’adiponectine (10 (g/ml) induit une diminution significative de la prolifération cellulaire de la lignée MCF7 de 10 %, 13 %, 18 % et 20 % à 24, 48, 72 et 96 h respectivement. L’adiponectine, à 1 (g/ml, induit une diminution significative de la prolifération de 5 % à 72 h L’activité antiproliférative de l’adiponectine à 10 (g/ml est significativement supérieure à celle de la concentration de 1 (g/ml dès 48 h Par ailleurs, au niveau des biopsies, le tissu cancéreux exprime faiblement l’adiponectine (15 % des cas). Au contraire, le tissu sain myoépithélial environnant exprime fortement cette biomolécule (65 % des cas). De plus, AdipoR1 et AdipoR2 sont exprimés par le tissu cancéreux (15 % et 80 % des cas respectivement) et par les cellules saines épithéliales adjacentes (5 % et 50 % des cas respectivement).
Conclusions |
L’adiponectine exerce in vitro une activité anti-proliférative sur la lignée cellulaire MCF7. Cette biomolécule, via AdipoR1 et AdipoR2, serait susceptible de moduler la prolifération des cellules cancéreuses et du tissu épithélial adjacent. Par ailleurs, les cellules saines myoépithéliales, contrairement au tissu cancéreux, expriment fortement l’adiponectine. Ces résultats pourraient expliquer en partie les propriétés anti-tumorales des cellules myoépithéliales. Les liens entre adipokines et cancérogenèse mammaire semblent donc étroits et ouvrent des perspectives d’investigation, notamment chez les patientes obèses pour lesquelles une diminution de l’adiponectine sérique est décrite.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 21 - N° S2
P. 80 - mars 2007 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.