O018 - Inflexibilité métabolique : implication dans les défauts de réponse métabolique postprandiale chez le diabétique de type 2 - 04/12/08
J A Nazare [1],
E Disse [1],
C Maitrepierre [2],
L Chardon [3],
R Cohen [3],
M Laville [1]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – Les sujets obèses et/ou diabétiques de type 2 présentent une altération de la capacité de l’organisme à passer d’un état d’oxydation lipidique à un état d’oxydation glucidique. Ce phénomène d’inflexibilité métabolique a pu être mis en évidence chez des diabétiques soumis à un clamp euglycémique hyperinsulinique. Le but de notre étude est de déterminer si cette inflexibilité métabolique était retrouvée à l’état postprandial, plus physiologique, et de la mettre en relation avec les altérations de sécrétion insulinique et leurs conséquences.
Matériel et Méthodes. – La réponse métabolique à une charge orale en glucose a été comparée chez 12 sujets sains en surpoids et 11 sujets diabétiques et obèses (glycémie basale 4,94 ± 0,33 mmol/L versus 9,31 ± 0,72 mmol/L respectivement). La glycémie, l’insulinémie, la concentration plasmatique en acides gras libres (AGLc) ont été mesurées pendant 6 heures suite à l’ingestion de glucose. Les échanges gazeux et le quotient respiratoire (QR) ont été mesurés par calorimétrie indirecte. La flexibilité métabolique a été évaluée en utilisant l’approche des fréquences cumulées relatives et les courbes associées ont été comparées (pente : H et 50e percentile : QR50).
Résultats. – En réponse à la charge orale en glucose, le pic glycémique postprandial était significativement plus élevé chez les diabétiques (15,5 ± 0,7 mmol/L versus 8,2 ± 0,3 mmol/L, p < 0,05). Les profils de réponse insulinémique étaient significativement différents entre les deux groupes avec un pic à 91,6 ± 13,4 mU/L chez les surpoids et une réponse insulinique en plateau (40 mU/L) avec un retour au basal retardé chez les diabétiques. Par contre, l’aire sous courbe insuline était la même pour les deux groupes. L’inhibition de la lipolyse était prolongée au delà de 5 h chez les diabétiques. Les QR en basal étaient significativement différents entre les groupes (0,87 ± 0,02 chez les surpoids versus 0,81 ± 0,02 chez les diabétiques, p = 0,03) et corrélés négativement à la AGLc à jeun (r = -0,66, p = 0,0004). QR50 et H étaient significativement différents entre les groupes (p = 0,03 et p < 0,0001 respectivement). QR50 était corrélé négativement au pic glycémique postprandial et à la AGLc à jeun (r = -0,46, p = 0,03 et r = -0,51, p = 0,01 respectivement). H était corrélée positivement à la glycémie et à l’insulinémie et au pic glycémique postprandial (r = 0,79, p < 0,0001, r = 0,49, p = 0,02 et r = 0,83, p < 0,0001 respectivement).
Conclusions. – Nous avons pu mettre en évidence une inflexibilité métabolique chez des patients diabétiques par rapport à des sujets sains en surpoids à l’état postprandial par l’analyse des mesures de QR. Cette inflexibilité métabolique aigue est corrélée à la réponse glycémique postprandiale, et est parallèle à des anomalies de la sécrétion insulinique qui induisent une inhibition prolongée de la lipolyse et retardent le retour à l’état métabolique basal.
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Vol 22 - N° S1
P. 33 - novembre 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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