P004 - Impact des paramètres technologiques de cuisson-extrusion des graines de lin sur la composition des acides gras des tissus musculaire et adipeux du porc charcutier - 04/12/08
Introduction et But de l’étude. – La graine de lin est de plus en plus utilisée en alimentation animale pour son apport en C18 : 3n-3 (ALA) et son effet direct sur l’amélioration nutritionnelle des lipides animaux. Cette graine est le plus souvent extrudée (GLE), en raison de sa meilleure digestibilité. Selon les paramètres physiques et thermiques mis en jeu, la technologie de cuisson-extrusion, peut entraîner une variabilité de digestibilité de GLE (Noblet et al., 2008).
L’objectif de l’étude est de mesurer l’impact de différents paramètres technologiques appliqués à GLE sur la composition en acides gras (AG) de la viande et du tissu adipeux sous-cutané (TASC) du porc charcutier.
Matériel et Méthodes. – 60 porcs ont reçu, de 50 et 110 kg, 6 régimes iso-énergétiques, iso-protéiques et iso-lipidiques (2,5 % de lipides ajoutés) : 3 lots témoins comprenant de l’huile de palme (R1), de colza (R2) et de lin (R3) et 3 lots expérimentaux comprenant des GLE d’une digestibilité variable, suite à des différences de traitements technologiques. Des mesures in vitro caractérisent ces différences : 82 % de matière grasse disponible (MGD) pour R4 (Tradi-Lin®), 58 % pour R5, et 59 % pour R6 (Noblet et al, 2008).
Des prélèvements de muscle (longissimus dorsi, LD) et de TASC ont été réalisés sur chaque porc pour analyses des AG par chromatographie en phase gazeuse.
Résultats. – Tous les lots de porcs ont eu des croissances et indices de consommation semblables (1,03 kg/jour et 2,8 d’indice) et conformes à la normale.
Tous les régimes à base de LIN (R3, R4, R5 et R6) se différencient nettement des régimes R1 et R2 sur plusieurs AG. Dans le TASC, les régimes LIN vs R1 sont significativement moins riches en C18 : 1 (-5 % des AG totaux, AGT, x0,9) et plus riches en ALA (+5 % des AGT, x5), en C22 : 5 n-3 (+0,12 % des AGT, x2,4) et en n-3 totaux (+5,4 % des AGT, x4,4) (P < 0,001). Le ratio C18 : 2/C18 : 3 diminue de 14 avec R1 à 2 avec les régimes LIN. Dans le LD, nous observons les mêmes tendances avec un effet marqué des régimes LIN vs R1 sur l’ALA (+2 % des AGT, x3,8), le C20 : 5 n-3 (+0,4 % des AGT, x3) et les n-3 totaux (+3 % des AGT, x3) (P < 0,001). De la même façon le ratio diminue de 27 à 4. R3 entraîne des résultats intermédiaires à l’exemple du ratio C18 : 2/C18 : 3 qui est de 8 dans TASC et de 15 dans LD.
Des différences significatives apparaissent également entre les régimes GLE. R4 dont la MGD des GLE est plus élevée, induit plus d’ALA (+3,6 % des AGT, x7,3) et de n-3 totaux (+4,1 % des AGT, x3,7) (P < 0,001) dans le LD. R4 est aussi différent de R3 (huile de lin), avec significativement d’ALA (+1,5 % des AGT, P < 0,001) dans LD, confirmant les résultats de Vorin et al., 2003. R3 n’est pas différent de R5 et R6 dont les GLE ont une MGD inférieure.
Conclusions. – Le traitement technologique de la graine de lin a une incidence significative sur le profil en AG de la viande de porc. Plus la MGD des graines de lin extrudées est élevée, meilleure est la biodisponibilité des ALA du lin et plus la viande est riche en ALA. L’apport d’huile de lin ne contribue pas à un enrichissement optimisé de la viande en ALA, en comparaison des résultats obtenus avec les meilleurs procédés d’extrusion.
Noblet et al, 2008. Journées Recherche Porcine, 40, 203-208. Vorin et al, 2003. Journées Recherche Porcine, 35, 251-256
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Vol 22 - N° S1
P. 55-56 - novembre 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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