Une myocardite cliniquement sévère est inhabituelle au cours du lupus érythémateux systémique (LES). Nous rapportons 3 cas consécutifs, survenus en une année, de patients lupiques ayant développé une insuffisance cardiaque gauche majeure en l'absence de pathologie coronarienne ou de cardiopathie hypertensive. Deux d'entre eux présentaient une poussée clinique et biologique alors que le lupus du dernier patient était quiescent. Deux d'entre eux avaient des anticorps anticardiolipines de type IgG. Deux patients ont été traités par de fortes doses de corticostéroïdes, associées pour l'un d'entre eux à un traitement par cyclophosphamide en raison d'une glomérulonéphrite proliférative diffuse. La fonction ventriculaire gauche s'est améliorée rapidement et de manière notable chez ces 2 patients ; l'un a présenté une rechute de myocardite au bout de 6 ans répondant de nouveau au traitement par corticoïdes. La cardiomyopathie lupique est un évènement rare au cours du LES ; elle peut être rattachée à la maladie même en l'absence de pathologie coronarienne ou de cardiopathie hypertensive. Elle peut s'améliorer sous traitement corticoïdes ou immunosuppresseur. Une revue de la littérature concernant cette manifestation cardiaque au cours du LES est effectuée.

Clinically important myocarditis is an unusual feature in patients with systemic lupus erythematosus (SLE). We report 3 consecutive lupus patients over a 1 year period that developed severe left ventricular dysfunction in the absence of coronary artery disease or hypertensive cardiomyopathy. Two of them had clinical and biological flare of the disease whereas the lupus was quiescent in the latter. Two of them had positive IgG anticardiolipin antibodies. High dose steroids were given in 2 patients, one of them also required cyclophosphamide on account of diffuse proliferative glomerulonephritis. Left ventricular function improved quickly and markedly in these 2 patients; one of them had recurrence of severe myocarditis at intervalls of 6 years and was each time responsive to steroïds. Lupus cardiomyopathy, a rare event in the course of SLE, can be related to the disease even in the absence of coronary artery disease or hypertensive cardiomyopathy. It may be improved by steroids and immunosuppressive therapy. Literature concerning this cardiac manifestation in lupus is reviewed.