La mesure de la densité osseuse par densitométrie est une stratégie de santé publique adaptée à la prévention des fractures liées à l’ostéoporose chez les individus à risque, et les praticiens sont amenés à évaluer ces risques chez les femmes postménopausées.

Déterminer la fréquence des facteurs de risque d’ostéoporose dans un échantillon représentatif de la population française générale pour estimer le nombre de femmes pour lesquelles une densitométrie osseuse pourrait être indiquée.

Une étude épidémiologique transversale chez 2081 femmes postménopausées âgées de plus de 45 ans a été réalisée dans la population générale par échantillonnage aléatoire stratifié. Des entretiens en face-à-face sur l’histoire personnelle et familiale de fracture vertébrale ou des membres, les troubles endocriens, l’usage de corticoïdes et la ménopause précoce étaient pratiqués. L’indice de masse corporelle (IMC) était déterminé au cours de l’entretien par mesure de la taille et du poids.

Mille quarante et une femmes interrogées (51,8 %) avaient au moins un facteur de risque d’ostéoporose et pouvaient potentiellement bénéficier d’une densitométrie. Le facteur de risque le plus fréquent était la fracture vertébrale ou tassement (20,8 %), puis les troubles endocriniens (10,5 %) et l’utilisation à long terme de corticoïdes (10,5 %). La prévalence des fractures vertébrales et des membres augmentait avec l’âge. Des facteurs de risques multiples existaient chez 381 femmes et la proportion de femmes à risques multiples augmentait avec l’âge.

En extrapolant nos résultats à la population générale, plus de cinq millions de femmes en France devraient bénéficier d’une densitométrie. Comme le diagnostic d’ostéoporose n’est établi que pour une faible proportion d’entre elles, la densitométrie pourrait donc être utilisée pour un nombre beaucoup plus important de femmes.