Dans les ophtalmopathies basedowiennes, la diplopie est fréquente et souvent invalidante. Notre étude tente de quantifier le geste opératoire nécessaire dans ces muscles fibrosés.

Il s’agit d’une étude rétrospective, non comparative, réunissant les patients opérés consécutivement de 1998 à 2008. Certains de ces patients ont bénéficié d’une décompression orbitaire. Un bilan ophtalmologique et orthoptique complet a été réalisé avant la chirurgie. La pathologie thyroïdienne était stable depuis au moins 6 mois avant la chirurgie. La technique opératoire a été, dans la plupart des cas, le recul d’un ou plusieurs muscles. Un contrôle ophtalmologique a été évalué à 6 mois et au terme du suivi.

Nous avons réuni 37 patients, comprenant 22 femmes et 15 hommes ; 13 ont bénéficié d’une décompression avant la chirurgie. Le suivi moyen est de 26 mois. La diplopie a été verticale dans 18 cas, horizontale dans 8 cas et mixte dans 11 cas ; à noter que, pour les 13 patients ayant subi une décompression orbitaire avant la chirurgie oculomotrice, 8 ne présentaient pas de diplopie lors de la première consultation. 16 patients ont bénéficié du recul d’un muscle, 17 de 2 muscles et 4 de 3 muscles. 6 patients ont nécessité un deuxième temps chirurgical. Un bon résultat a été noté chez 24 patients, un résultat moyen chez 9 patients et un mauvais résultat chez 4 patients.

Dans notre étude, nous nous sommes attachés à étudier la fréquence de l’atteinte des muscles, le degré de déviation, et la quantité du geste opératoire : une à deux interventions. Nous avons noté que les limitations d’amplitude corrélées avec les muscles fibrosés n’entraînent pas toujours de diplopie et sont donc sous-estimées.

Nos résultats entre l’état préopératoire et postopératoire nous ont permis de faire une corrélation entre la quantité du geste chirurgical et le résultat espéré.