Recherche d’une atteinte du contrôle oculomoteur chez des patients ayant un glaucome chronique à angle ouvert.

Enregistrements oculographiques utilisant 3 paradigmes oculomoteurs : saccade, poursuite, séquence saccade-poursuite sur une cible en mouvement. Dans 3 groupes : 4 patients glaucomateux avec une atteinte modérée du champ visuel (MD moyen : − 5 Db, âge moyen : 51 ans), 4 patients avec une atteinte débutante (MD moyen : − 0.5 Db, 57 ans) et 4 sujets sains (54 ans).

Lors des saccades, la moyenne des latences était plus longue pour les sujets glaucomateux débutants et avancés (247 et 259 ms) que pour les sujets sains (236 ms) (F(2,798)=18, p<10⁻³). Le gain était plus faible pour les glaucomateux avancés (81 %) que pour les débutants (86 %) ou les contrôles (89 %, F(2,798)=13 ; p<10⁻³). Lors des poursuites, le pic de vitesse était plus grand pour les patients débutants et avancés (31 et 28̊/s) par rapport aux contrôles (21°/s, F(2,2455)=68, p<10⁻³). Le gain de la poursuite n’était pas différent entre les 3 groupes (105 % pour les sujets sains, 107 % et 110 % pour les glaucomateux débutants et avancés, F(2, 2455)=2, p=0.13) mais les glaucomateux présentaient une plus grande variation de leurs vitesses de poursuites (3°/s pour les contrôles, 10°/s pour les débutants et 9°/s pour les avancés, F(2, 2455)=18, p<10⁻³). Dans les conditions saccade-poursuite, la latence était plus longue chez les patients (305 et 350 ms) que chez les contrôles (283 ms, F(2, 1910)=103, p<10⁻³). Le gain de la saccade était plus faible pour les patients (73 % et 75 %) que pour les contrôles (82 %, F(2, 1910)=23, p<10⁻³). L’erreur moyenne de la poursuite était aussi plus faible pour les contrôles (3°/s) que pour les glaucomateux (7 et 8°/s, F(2, 1910)=54, p<10⁻³).

Tous les paramètres de ces mouvements oculaires sont altérés chez les patients glaucomateux, avec une plus grande variabilité des réponses et une imprécision plus importante. Les patients ont eu plus de difficultésà réaliser la tache saccade-poursuite qui nécessite l’analyse de la vitesse d’une cible en périphérie du champ visuel.

L’atteinte des voies visuelles dans le glaucome peut perturber des fonctions visuo-cognitives intervenant dans des taches oculomotrices, alors même que le champ visuel central est encore préservé.