Dans le cadre d’une augmentation des septicémies nosocomiales dans le service de néonatologie, il nous a paru nécessaire d’évaluer le rôle des objets non liés aux soins présents dans les couveuses ainsi que les pratiques d’hygiène les concernant. Nous avons réalisé en novembre 2007 une étude prospective longitudinale de type audit d’observation sur trois jours consécutifs concernant l’intégralité des couveuses du service dans lesquelles était présent un nouveau-né. Pour chaque couveuse, nous avons étudié la présence ou non d’objet(s) sans rapport avec les soins, leurs caractéristiques, les pratiques d’hygiène leur ayant été appliquées, ainsi que la connaissance et l’application des pratiques d’hygiène recommandées, par les soignants et les parents. Sur les 17 couveuses observées, 13 comportaient au moins un objet non lié aux soins au moins un jour de leur observation. Le nombre de « doudous » par couveuse variait de sept à un. Sur les 33 objets recensés, 24 (73 %) avaient un score de fluffiness (score évaluant l’aspect duveteux) maximal (4), seuls dix portaient au moins une recommandation d’entretien du fabricant. En l’absence de protocole de nettoyage/désinfection pour les objets concernés au cours de l’hospitalisation, nous avons observé une diversité des informations données aux parents et des pratiques de nettoyage à domicile (seuls quatre parents avaient effectué un lavage en machine supérieure à 30°) avant introduction dans la couveuse. Sur les trois écouvillonnages et les trois prélèvements de type contact effectués, toutes les cultures sont revenues positives. On a en particulier retrouvé sur deux des peluches prélevées un Pseudomonas oryzihabitans. Ces peluches appartenaient à un enfant pour lequel les médecins du service de néonatologie avaient diagnostiqué au cours de la période de l’audit une septicémie avec des hémocultures positives à une souche différente de P. oryzihabitans. Notre audit a permis de rappeler le statut de vecteurs et de réservoirs d’agents pathogènes des objets introduits dans les couveuses. Après rétro-information au service, l’équipe médicale a alors prescrit le retrait définitif des objets non liés aux soins de toutes les couveuses du service.

Owing to an increase in nosocomial septicaemias in the Neonatalogy department, we’ve judged it necessary to consider the role of items not linked to the nursing procedures, and nevertheless present in the incubators, as well as the hygiene techniques applied to them. In November 2007, we’ve made a longitudinal prospective study consisting in an observation audit during 3 successive days, observing every single incubator with a newborn baby. In each incubator, we’ve checked whether there were or not items that weren’t required by the nursing activities, along with their characteristics and the hygiene procedures applied to them. We’ve inquired as well whether the parents and the nursing staff knew and applied the required hygiene procedures. In 13 among the 17 incubators under survey, at least one item not strictly required by the nursing procedures could be found. The number of toys in each incubator varied from seven to one. Among the 33 toys surveyed, 24 (73%) of them showed a score of maximum fluffiness (4 out of 4), and only 10 wore labels giving cleansing advice from the manufacturers. Without any record about the cleaning/disinfecting of the toys brought in hospital, we have observed that the parents were given varied advice about how to clean the toys at home before putting them in the incubators (only four parents had washed the toys in their washing machines at more than 30°C). From the six samples under scrutiny, all the culture results were tested positive. In particular two of the soft toys sampled were found infected by a Pseudomonas oryzihabitans. These particular toys belonged to a baby who had been diagnosed with a septicaemia characterized by hemocultures positive to a P. oryzihabitans of a different strain. Our audit has been an efficient reminder that any item put in an incubator is a potential vector and reservoir of pathogen organisms. After a general feedback towards the department staff, the medical staff then prescribed to permanently ban all the items not strictly required by the nursing activities from all the incubators of the department.