Premiers cas de carcinomes épidermoïdes sur terrain de dépigmentation artificielle - 18/02/10
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Résumé |
Introduction |
La dépigmentation artificielle est une pratique très répandue en Afrique sub-saharienne. Le risque de survenue de cancers cutanés en lien avec la dépigmentation artificielle est souvent évoqué, mais n’a jamais été établi. Nous rapportons deux cas de carcinomes épidermoïdes survenus chez des femmes noires (phototype VI) utilisant des produits dépigmentants à visée cosmétique depuis 15 ans en moyenne.
Observations |
Deux patientes, âgées respectivement de 45 et 47 ans, ont consulté en dermatologie pour des tumeurs cutanées. Toutes deux utilisaient depuis plus de dix ans des produits dépigmentants contenant des dermocorticoïdes et de l’hydroquinone. Les tumeurs étaient localisées sur des zones photo-exposées, dans un cas sur des lésions de dermite lichénoïde et dans l’autre sur des lésions d’ochronose exogène. L’examen anatomopathologique a confirmé le diagnostic de carcinome épidermoïde dans les deux cas. Une des deux patientes était infectée par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH). Une exérèse chirurgicale de la tumeur a été réalisée dans les deux cas, avec des suites opératoires simples chez une patiente, tandis que l’autre décédait à son domicile après une récidive.
Discussion |
À notre connaissance, il s’agit des deux premiers cas publiés de carcinomes épidermoïdes survenant sur des dermatoses induites par la dépigmentation cosmétique au long cours. Ces carcinomes siégeaient sur des zones photoexposées. Chez nos patientes, la carcinogenèse pourrait résulter de la destruction de la mélanine, de l’exposition solaire et de l’immunodépression induite par les dermocorticoïdes. Un effet carcinogène direct de l’hydroquinone ou d’autres substances non identifiées est également possible. Ces observations n’apportent pas la preuve formelle du rôle des produits dépigmentants dans la survenue des carcinomes épidermoïdes. Toutefois, elles doivent inciter à la vigilance chez les femmes s’adonnant à la dépigmentation artificielle.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Introduction |
We report two cases of squamous cell carcinoma (SCC) in two black women (phenotype VI) using bleaching compounds for cosmetic purposes over a period of 15 years.
Case reports |
Two women (aged 45 and 47 years) with a long history of cosmetic use of bleaching compounds consulted at a dermatology unit for skin tumours. A diagnosis of SCC was confirmed by histological examination of tumour biopsies. One patient was HIV-positive. Surgical treatment was performed in both cases: simple postoperative complications were seen in one patient but the other died at home following recurrence of carcinoma in the year following diagnosis.
Discussion |
To our knowledge, theses two cases represent the first description of SCC occurring after prolonged cosmetic use of bleaching compounds. Carcinoma occurred in both cases in skin exposed to sun. In our patients, the mechanism of carcinogenesis may have involved melanin destruction, solar exposure and corticosteroid-induced immunosuppression. A direct carcinogenic effect of hydroquinone or other unidentified compounds is another possibility; the carcinogenicity of hydroquinone is well established in rodents. While these observations do not provide formal proof of any implication of depigmentation products in SCC, they emphasize the need for monitoring of dark-skinned women using skin lighteners.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Dépigmentation artificielle, Dépigmentation volontaire, Carcinome, Afrique
Keywords : Skin carcinoma, Skin lightening, Skin bleaching, Africa
Plan
Vol 137 - N° 2
P. 128-131 - février 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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