Dans la littérature, les complications associées à la synoviorthèse radio-isotopique (SRI) sont rares. Cette technique est donc utilisée dans des indications de plus en plus variées. Après avoir observé des complications répétées dans les suites de SRI, nous avons évalué la sécurité de cette technique dans une étude rétrospective.

Entre 1995 et 2007, nous avons évalué les suites de la SRI chez 93 patients (143 genoux, sept hanches, sept épaules, trois coudes, une cheville), dans notre service d’orthopédie, après qu’un traitement par colloïde d’yttrium-90(⁹⁰Y) ou de rhénium-186(¹⁸⁶Re) a été réalisé dans un service extérieur de médecine nucléaire.

Soixante-dix-neuf des 93 patients traités par SRI avaient une arthrose primitive ou secondaire évoluée, 12 avaient eu une arthroplastie. Dans sept cas, l’arthrose était secondaire à une polyarthrite rhumatoïde (PR). L’effet symptomatique sur la douleur, rapporté par les patients, était modeste. Vingt-deux des 93 patients ont eu une complication. Dix-neuf patients ont eu une ostéonécrose (ON), cinq une infection, deux les deux types de complications. Les complications ont été documentées sur le plan clinique, radiologique, opératoire, microbiologique et histologique. L’analyse statistique a montré une forte corélation de l’arthroplasie avec la survenue d’une infection (p=0,798, ⍺=0,01) et de la bronchopneumopathie chronique obstructive et de la PR avec la survenue d’une ON après SRI (p=0,674, ⍺=0,01). Le diabète de type 2 était également fortement corrélé avec la survenue d’une ON (p=0,488, ⍺=0,05).

Nos résultats suggèrent que la SRI n’est peut-être pas une technique aussi sûre que ne le laissaient penser les travaux publiés à ce jour, en particulier lorsque les indications en sont l’arthrose ou la persistance de douleurs après arthroplastie.