Les objectifs thérapeutiques dans la polyarthrite rhumatoïde (PR) du sujet âgé ne sont pas différents de ceux de la PR du sujet plus jeune : contrôler les manifestations cliniques, prévenir les dégâts structuraux, éviter le handicap fonctionnel, réduire la surmortalité. Le traitement est rendu plus difficile par la présence de pathologies associées et par l’augmentation des effets secondaires médicamenteux. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) exposent au triple risque cardiovasculaire, digestif et rénal. La place de la corticothérapie reste controversée. Ses effets symptomatiques à court terme sur l’activité clinique et probablement à moyen terme sur l’aggravation structurale sont contrebalancés par ses effets secondaires. L’efficacité du MTX a été confirmée par l’analyse des essais cliniques et par les études observationnelles ; les patients âgés n’ont pas plus d’effet secondaire que les sujets jeunes si leur fonction rénale est normale. Les données sur les anti-TNF au cours des essais thérapeutiques montrent une diminution de l’activité de la PR, une amélioration fonctionnelle. Les effets indésirables sont plus fréquents chez le sujet âgé mais cela s’observe également avec les traitements de fond ayant servi de comparateurs. L’étude des registres des anti-TNF confirme leur efficacité dans la prise en charge de la PR. Une augmentation du risque infectieux n’est pas retrouvée dans tous les registres. Pour diminuer le risque cardiovasculaire qui est multiplié par deux, un contrôle strict de l’activité de la maladie est nécessaire ainsi qu’une prise en charge de tous les facteurs de risque cardiovasculaires.