Pour les « petits maux » de l'enfant, le pharmacien d'officine est souvent sollicité par les parents, pour un conseil. Cependant, les médicaments disponibles chez l'enfant sans prescription médicale sont peu nombreux, et la plupart des médicaments conseils disponibles sans ordonnance n'ont pas été évalués chez l'enfant.

Objectif. - L'objectif de notre travail a été d'analyser les pratiques de conseil à l'officine dans quelques situations cliniques courantes, dont la diarrhée aiguë du nourrisson.

Matériel et méthodes. - Nous avons envoyé un questionnaire à un échantillon de pharmaciens d'officine de la région Midi-Pyrénées, les interrogeant sur leur conseil, médicamenteux on non, à partir d'un cas simulé de diarrhée aiguë non compliquée chez un bébé de huit mois. Les réponses obtenues ont été confrontées aux données de la littérature, et pour les médicaments, aux mentions figurant dans le résumé des caractéristiques du produit (RCP). Quarante et un pour cent des pharmaciens ont répondu, correspondant à un total de 101 questionnaires exploitables.

Résultats. - Une solution de réhydratation orale n'a été proposée que par seulement 48,5 % des répondeurs. Une boisson inadaptée (soda, jus de pomme du commerce) a été proposée dans 71,3 % des cas, et l'arrêt de l'alimentation lactée dans 40 %. La plupart des pharmaciens (77 %) ont proposé un médicament ayant une indication dans la diarrhée aiguë et une utilisation pédiatrique prévue. Cependant, dans 12,9 % des cas, le médicament conseillé était inapproprié ou contre-indiqué (lopéramide, nifuroxazide, micro-organismes uniquement en comprimés ou gélules).

Conclusion. - Même si la plupart des réponses données par les pharmaciens sont appropriées, de nombreuses améliorations sont nécessaires : trop de pharmaciens ont conseillé des médicaments anti-diarrhéiques malgré leur absence d'efficacité démontrée dans la prévention de la déshydratation, trop peu ont conseillé des solutions de réhydratation orale malgré leur intérêt majeur, largement démontré depuis de nombreuses années.

Counselling by community pharmacists is becoming an accepted standard for pharmacy practice. However, drugs available in children without prescription form are scarce, and most of the over-the-counter drugs have not been tested and approved in children.

Objectives. - The aim of this study was to investigate attitude and knowledge of community pharmacists about advice and treatment in children with acute diarrhoea.

Material and methods. - We sent a postal questionnaire to a sample of 176 community pharmacies in the Midi-Pyrénées area (South western France), asking what they would give as advice and/or drugs in a simulated case of acute diarrhoea in an eight-month-old baby. For each question (interview of the mother, counselling about hygiene and dietetics, monitoring and drugs), we compared pharmacists answers to available evidence-based data and/or guidelines in the literature and to Summary Products Characteristics (SPC) for each reported drug. Forty one percent of pharmacies answered, giving 101 exploitable questionnaires.

Results. - Only 48.5% of subjects have recommended a rehydration solution. 71.3% recommended an inadequate beverage (soda) and 40% recommended stopping food intake despite WHO guidelines. Most of pharmacists (77%) noticed a drug with an appropriate indication and a paediatric mention in the SPC. However, in 12.9% of cases, drugs were contra-indicated or inadequate (loperamide, nifuroxazide, microorganisms available in capsules).

Conclusion. - Even if an appropriate advice was given by most of the responders, improvements in advice are needed: too many pharmacists recommended anti-diarrhoeal drugs and withholding milk despite evidence about their lack of effectiveness on dehydration prevention. Conversely, rehydration solutions, which have been proved their effectiveness since many years, are not sufficiently proposed.