La dépression de l’antepartum : prévalence, diagnostic, traitement - 02/12/10
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Résumé |
Introduction |
La survenue de la dépression pendant la grossesse est une situation fréquente et bien distincte de la dépression du postpartum. Elle soulève de nombreuses questions quant à ses complications et aux possibilités thérapeutiques.
Objectifs |
Proposer une revue systématique des données concernant la prévalence, les facteurs de risque, et les complications liées à la dépression de l’antepartum, ainsi que des techniques de dépistage et des traitements actuellement étudiés dans cette situation.
Méthodologie |
Revue des études, des revues et des méta-analyses disponibles, à partir des bases de données Pubmed et Embase. Les articles relatifs à la dépression du postpartum et traitant spécifiquement du trouble bipolaire ont été exclus.
Résultats |
Épidémiologie : la prévalence est évaluée entre 5 et 15 %. Les facteurs de risque sont ceux de toute dépression, auxquels s’ajoutent l’ambivalence vis-à-vis de la grossesse, les antécédents d’interruption spontanée de grossesse, les grossesses médicalement assistées ou compliquées. Diagnostic et dépistage : aucun outil spécifique n’est disponible mais certaines échelles (EPDS, PRIME-MD PHQ) ont été validées. Complications : les complications sont pour la mère, celles de toute dépression, ainsi qu’un risque majoré de complications obstétricales et de survenue d’une dépression du postpartum. Pour l’enfant à naître, les complications sont la prématurité, l’hypotrophie et un risque possiblement accru de mort subite. Traitements : les antidépresseurs tricycliques sont largement décrits comme sûrs durant la grossesse. Pour les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), la majorité des données est rassurante, mais des études récentes soulèvent le risque de malformations cardiaques et d’hypertension artérielle pulmonaire néonatale pour certains d’entre eux. L’électroconvulsivothérapie, réservée aux cas les plus sévères, est d’usage sûr sous réserve de précautions. La plupart des psychothérapies validées dans la dépression n’ont pas été spécifiquement étudiées durant la grossesse. Les autres traitements potentiels (photothérapie, rTMS…) ont montré des résultats prometteurs, mais en trop faible nombre.
Conclusion |
La dépression de l’antepartum est une pathologie fréquente, potentiellement grave en l’absence de traitement. La validation d’outils de dépistage est souhaitable. La décision d’un traitement médicamenteux ne devrait pas être retardée pour les formes sévères. Pour les formes modérées, le choix thérapeutique pourrait pencher en faveur d’approches non médicamenteuses moins délétères, au premier rang desquelles les psychothérapies, dont une évaluation plus approfondie est souhaitable.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Introduction |
The occurrence of depression during pregnancy is a frequent situation that must be distinguished from postpartum depression. It raises many questions regarding its complications and therapeutic options.
Objectives |
To provide a systematic review of available data on prevalence, risk factors, and adverse outcomes of antepartum depression, as well as on screening tools and treatments currently available.
Methods |
Studies, reviews, and meta-analyses were searched through the Pubmed and Embase databases. Articles related to postpartum depression or specifically focusing on bipolar disorder were excluded.
Results |
Epidemiology: Prevalence is estimated between 5 and 15%. Risk factors, in addition to those of any depression, are an ambivalent attitude towards pregnancy, previous miscarriages, and medically-assisted or complicated pregnancies. Diagnosis and screening: No specific tool has yet been designed to diagnose or screen antepartum depression, but some scales (EPDS, PRIME-MD PHQ) have been validated. Adverse outcomes: For the mother, adverse outcomes are those of any depression, in addition to an increased risk of delivery complications and of postpartum depression. For the child, there is an increased risk for preterm birth, low birth-weight, and possibly sudden death. Treatments: – Tricyclic antidepressants are widely described as safe during pregnancy. SSRIs show much reassuring data, even though recent studies have raised concerns about cardiac malformations and persistent pulmonary hypertension of the newborn. Electroconvulsive therapy is only indicated in the most severe cases but appears secure under specific safety measures. Most psychotherapies have not been specifically assessed during pregnancy. Other treatments (bright light therapy, rTMS…) have shown some promising but not robust results.
Conclusion |
Antepartum depression is frequent, and potentially severe if not treated. Validation of specific screening tools is warranted. Pharmacological treatment should not be postponed in cases of severe depression. Regarding moderate depressions, it appears reasonable to turn to non-pharmacological treatments, primarily psychotherapies, which therefore should be more thoroughly studied.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Dépression, Grossesse, Antepartum
Keywords : Depression, Pregnancy, Antepartum
Plan
Vol 36 - N° 6
P. 443-451 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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