O016 - Un régime protéique pulsé accroît l’hyperaminoacidémie postprandiale de sujets âgés hospitalisés. Étude prospective randomisée - 07/12/10
O* Bouillanne [1 et 2],
N Neveux [2 et 3],
I Nicolis [4],
B Hamon-Vilcot [1],
E Curis [4],
N Schauer [1],
L Cynober [2 et 3],
C Aussel [2 et 5]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – Le vieillissement est associé à une diminution de la réponse anabolique aux repas qui pourrait être liée à une diminution de la disponibilité systémique des acides aminés (AA) en période postprandiale, elle-même due à une augmentation de leur métabolisme dans l’aire splanchnique. Chez le sujet sain, ce phénomène peut être saturé par une alimentation protéique pulsée (80 % de la ration protéique en un seul repas [1 ]). Le but de cette étude était d’évaluer si un tel régime augmente, chez des sujets âgés hospitalisés, l’aminoacidémie postprandiale et quels sont les acides aminés concernés.
Matériel et Méthodes. – Cette étude prospective, randomisée en deux groupes parallèles, a inclus 68 patients âgés (moyenne 85 ans) dénutris hospitalisés. Trente-et-un patients dans le groupe témoin (11 H/20 F) et 24 dans le groupe pulsé (6 H/18 F) ont été analysés. Tous reçurent une alimentation contrôlée pendant 42 jours, isocalorique (35 kcal/kg poids/j) et isoazotée (1,33 g de protéines/kg/j). Dans le groupe témoin, la ration protéique était répartie sur les 4 repas. Dans le groupe pulsé, 72 % de la ration protéique étaient consommés le midi. L’aminoacidémie postprandiale a été mesurée (CEI, Jéol) au 1er et au 42e jour de l’étude 0, 30, 60, 120 et 180 min après le repas du midi et exprimée par l’aire sous la courbe. Statistiques : ANOVA à 2 facteurs (temps, régime).
Résultats. – Une augmentation significative de l’aminoacidémie postprandialeest observée dans le groupe pulsé par rapport au groupe témoin pour les AA essentiels au 1er et au 42e jour : Valeurs au 1er jour : Ile*** 175 ± 25 µmol.h.L–1 (m ± SEM) vs 68 ± 10 (pulsé vs témoin), Leu*** 274 ± 44 vs 99 ± 18, Val*** 318 ± 49 vs 108 ± 20, Lys*** 214 ± 32 vs 93 ± 20, Met** 43 ± 8 vs 21 ± 4, Phe** 80 ± 13 vs 38 ± 7, Thr*** 110 ± 18 vs 57 ± 14, mais aussi pour Pro*** 358 ± 44 vs 135 ± 22, Arg* 108 ± 15 vs 68 ± 9, Orn** 61 ± 13 vs 16 ± 10, Ser** 64 ± 11 vs 40 ± 10, Tyr*** 121 ± 18 vs 41 ± 7 et Glu*20 ± 14 vs – 17 ± 13 (*** p < 0,001, ** p < 0,01, * p < 0,05). L’hyperaminoacidémie postprandiale est identique au 42e jour, dans les deux groupes, sauf pour la Lys, la Phe, l’Arg et la Tyr (p < 0,05). Pour ces 4 AA, la moindre hyperaminoacidémie reste modérée.
Conclusion. – Le régime protéique pulsé a majoré de façon très importante l’aminoacidémie postprandiale et notamment celles des AA essentiels. Ce régime permet aussi d’augmenter les concentrations plasmatiques d’AA à extraction splanchnique importante comme l’Arg et la Phe. Cette augmentation de l’aminoacidémie pourrait d’expliquer l’augmentation significative de la masse cellulaire active de ces patients recevant le régime pulsé [2 ].
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Vol 24 - N° S1
P. 29 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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