P132 - Impact d’une formation nutritionnelle au niveau des pôles et de la mise en place de diététiciens mobiles sur l’amélioration du diagnostic nutritionnel des patients hospitalisés - 07/12/10
A* Pradignac [1],
F Piran [1],
V Becker [1],
D Pechereau [1],
V Sery [1],
J L Schlienger [1]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – L’évaluation de l’état nutritionnel des patients hospitalisés demeure insuffisante. Le but de cette étude a été d’évaluer si une formation nutritionnelle dispensée au niveau de chaque pôle combinée à la mise en place de diététiciens mobiles pouvait améliorer l’évaluation de l’état nutritionnel des patients hospitalisés.
Matériel et Méthodes. – Début 2009, une première enquête sur les modalités d’évaluation de l’état nutritionnel avait été réalisée chez les patients nouvellement admis et hospitalisés plus de 48 h. Les éléments cliniques et biologiques nécessaires à l’établissement d’un diagnostic nutritionnel ont été recueillis dans les dossiers : poids, poids habituel, taille, albumine, calculs de l’IMC, variation du poids et NRI. Si ces variables n’étaient pas retrouvées, elles étaient « rattrapées » par les enquêteurs. Les résultats ont été ensuite restitués à l’échelle de chaque pôle en présence des cadres infirmiers et des médecins seniors. Dans le même temps, les modalités pouvant faciliter et améliorer le recueil des variables nutritionnelles ont été examinées avec les équipes en tenant compte de l’organisation des soins et en leur signalant l’appui opérationnel que pouvaient leur apporter les diététiciens mobiles, mis en place au décours de cette enquête, dont l’une des missions est d’améliorer le diagnostic nutritionnel au lit du malade. Début 2010, le même type d’enquête a été refait selon les mêmes modalités qu’en 2009, afin d’évaluer l’intérêt des modifications apportées au recueil des paramètres nutritionnels. Le test du Chi2 et le test t ont été utilisés pour comparer respectivement les variables qualitatives et quantitatives de 2009 sur 2010.
Résultats. – Au total, 1 051 patients ont été évalués en 2010 contre 1 722 en 2009, avec un âge moyen plus bas (55,5 vs 62,4 ans, p < 0,001), une proportion de malades chirurgicaux plus élevée (47,4 % vs 39,9 %, p < 0,001), une prévalence de patients dénutris plus forte (31,0 vs 24,8 %). En 2010, l’action de formation et la mise en place des diététiciens mobiles ont permis d’améliorer significativement l’évaluation de l’état nutritionnel des patients : poids spontanément retrouvé dans 89,0 % des dossiers contre 81,9 % en 2009 (p < 0,001), taille dans 88,3 % vs 71,3 % (p < 0,001), poids habituel dans 58,2 % vs 19,3 % (p < 0,001), IMC dans 37,6 % vs 24,8 % (p < 0,001) et variation de poids dans 13,7 % vs 9,0 % (p < 0,001). Seuls l’albuminémie (59,9 % vs 70,6 % ; p < 0,001) et le calcul du NRI (1,1 % vs 1,5 %) n’ont pas été améliorés. Enfin, 10,8 % des patients dénutris possèdent spontanément dans leur dossier les éléments nécessaires au diagnostic nutritionnel contre 4,3 % en 2009 (p < 0,01).
Conclusion. – En conclusion, une formation centrée sur les procédures du diagnostic nutritionnel établie à partir des pratiques observées au niveau de chaque pôle et tenant compte de leur organisation des soins ainsi que la mise à disposition de professionnels qualifiés dédiés, s’accompagne d’une meilleure évaluation de l’état nutritionnel des patients hospitalisés, même s’il reste des progrès à accomplir pour le calcul de l’IMC et de la variation du poids dont les taux de présence dans les dossiers demeurent très en deçà des recommandations de l’HAS.
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Vol 24 - N° S1
P. 111-112 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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