P183 - Complications graves des gastrostomies et revue de morbi-mortalité - 07/12/10
L* Garin [1],
C Bouriel [2],
V Weppe [3],
D Picot [1],
F Trivin [1],
L Turbel [4]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – La pose d’une gastrostomie percutanée radiologique (GPR) de nutrition est associée à un taux de 0,86 % à 4,41 % de complications majeures [1 ], [2 ]. Nous avons commencé à poser des GPR en 2005 puis nous avons formé les équipes de 2 autres établissements en 2006 et 2007. Nous avons créé en 2009 une Revue de morbi-mortalité (RMM) inter-établissements, commune à nos 3 équipes. Les objectifs étaient de décrire les cas de complications sévères avérées, rechercher collectivement des causes favorisantes, proposer des actions de prévention conduisant à améliorer et harmoniser nos pratiques professionnelles, faire une veille bibliographique, partager les « trucs et astuces ». La présentation des dossiers était réalisée sur la base du volontariat, par le médecin ayant posé la GPR.
Matériel et Méthodes. – En 2009, nous analysions les dossiers de 192 GPR posées en 2008 par 2 équipes (165 cancers) ; en 2010, analyse de 240 GPR posées en 2009 par 3 équipes (213 cancers). Les complications sévères, survenant dans les 30 jours suivant le geste, étaient enregistrées prospectivement selon les catégories : sonde intra-péritonéale avec ou sans péritonite ou épanchement péritonéal, hémorragie nécessitant une transfusion ; septicémie ; pneumopathie d’inhalation ; accident cardio-vasculaire ou neurologique.
Résultats. – Parmi les 432 GPR posées en 2 ans, nous observions 4 échecs de pose (0,92 %) liées à un débord gastrique sous costal insuffisant ou à une hépatomégalie, et 12 complications majeures (2,78 %) : 7 cas de sonde intra-péritonéale ou péritonite (traitées chirurgicalement 4 fois), 2 hémorragies nécessitant une transfusion (1 survenue dans un contexte d’HTA sévère non contrôlée), 1 septicémie (à J3, dans un contexte d’aplasie fébrile post chimiothérapie), 1 bradycardie (BAV III survenu 6 heures après la pose de GPR, traité par mise en place de pacemaker), 1 accident vasculaire cérébral (contexte d’arrêt-substitution des anticoagulants). Le patient en aplasie fébrile est décédé à J4 dans un contexte de choc septique et défaillance multi-viscérale (taux de décès : 0,23 %).
Les RMM ont conduit à rechercher à distance de l’événement des causes favorisantes, à modifier le protocole de pose de GPR (vérifications de sécurité en cours de geste, complémentaire des opacifications radiologiques comme par exemple l’aspect du dilatateur pelable à l’introduction ou au retrait). Nous avons enfin établi des mesures préventives (ex : complément de la liste de vérifications ultimes la veille et en salle interventionnelle) ainsi que des protocoles communs de prise en charge des complications (ex : conduite à tenir en cas de sonde extra-digestive).
Conclusion. – La création d’une RMM inter-établissement nous permet d’évaluer nos pratiques et améliore la sécurité de la pose des GPR par le partage des expériences et des connaissances propres à chacune des disciplines (imagerie médicale et gastro-entérologie). La motivation de l’ensemble des membres de la RMM favorise également le vécu par le médecin de la iatrogénie du geste.
Plan
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Vol 24 - N° S1
P. 135-136 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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