Évaluer le degré de fibrose hépatique à l’aide des techniques non invasives de l’élastométrie ultrasonore et des marqueurs biochimiques chez des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde (PR) traités par méthotrexate (MTX).

Nous avons revu les dossiers médicaux de 177 patients consécutifs atteints de PR ayant reçu du MTX pendant plus de trois ans. L’élastométrie ultrasonore et l’évaluation des marqueurs biologiques sériques de la fibrose hépatique ont été évalués de manière prospective. Les résultats ont été comparés avec ceux d’une population de sujets témoins sains. Nous avons évalué la corrélation entre la dose totale cumulée de MTX et, d’une part, les valeurs de l’élastométrie (kilo pascal [kPa]), d’autre part, les marqueurs biochimiques sériques. Deux groupes de patients ont été comparés selon que la dose totale cumulée de MTX était inférieure ou égale à 4 g (groupe 1) ou supérieure à 4 g (groupe 2).

La dose totale cumulée moyenne de MTX était de 3,988±1,566mg, avec des extrêmes allant de 652,5mg et 10,415mg. La valeur moyenne de la dureté du foie était de 4,01±0,77 kPa. Ni les valeurs de la dureté du foie (en kPa), ni les marqueurs sériques n’étaient corrélés avec la dose totale cumulée de MTX. En revanche, ils étaient corrélés avec le rapport ASAT/ALAT, le ratio ASAT/plaquettes, le taux d’haptoglobine. Les valeurs moyennes de la dureté hépatique (kPa) n’étaient pas statistiquement différentes entre les patients des groupes 1 et 2. Une fibrose hépatique significative est rare chez les patients atteints de PR traités par des doses cumulées importantes de MTX et n’est pas détectée de manière précise par les anomalies des transaminases.

En tenant compte du rapport bénéfice-risque de la ponction-biopsie hépatique, l’élastométrie pourrait être proposée comme une méthode diagnostique supplémentaire.