Objectif. - La technique du capitonnage de l'aisselle sans drainage semble une alternative valable au drainage aspiratif. Ce capitonnage peut être musculaire ou aponévrotique. Nous rapportons ici une évaluation du capitonnage musculaire, sans drainage. La présentation de nos résultats sur le capitonnage musculaire a été également l'occasion de faire le point sur les autres alternatives visant à réduire la morbidité du drainage aspiratif.

Patientes et méthodes. - Un capitonnage musculaire a été réalisé de manière prospective au Centre René-Huguenin sur 152 patientes avec huit chirurgiens différents. Le recul est de 3,5 ans. La douleur a été évaluée de manière comparative avec 30 patientes opérées avec un drainage aspiratif.

Résultats. - Cette technique est d'un apprentissage simple. Elle est reproductible, elle simplifie les suites opératoires en permettant toujours une sortie au deuxième ou troisième jour postopératoire sans soins à domicile. Il n'y a aucune augmentation des séquelles tardives. En revanche, les douleurs postopératoires sont deux fois plus importantes dans les premières semaines par rapport au drainage aspiratif et le taux de séromes est augmenté.

Discussion et conclusion. - Malgré la très bonne efficacité, cette majoration des douleurs nous est apparue comme un obstacle majeur à la diffusion du capitonnage musculaire. Récemment, une modification technique importante réalisant un capitonnage aponévrotique a été publiée. Elle semble avoir une bonne efficacité, avec moins de douleurs que le capitonnage musculaire. Elle est en cours d'évaluation et pourrait devenir une alternative valable au drainage. Les alternatives techniques sont discutées. Les études publiées manquent, pour la plupart, de comparaison avec le drainage et ne prennent pas suffisamment en compte le retentissement sur la qualité de vie. Des travaux évaluant mieux cette qualité de vie sont actuellement en cours et devraient permettre, à l'avenir, de faire des choix prenant mieux en compte cette dimension.

Objective. - Axillary padding without drainage appeared to be a valuable alternative technique to vacuum drainage. The technique employs local muscles or the axillary aponeurosis for padding. We report here the clinical evaluation of muscular padding without drainage. The analysis of these results prompted us to also do a literature search for other alternatives aimed at reducing morbidity due to vacuum drainage.

Patients and methods. - Muscular padding was prospectively performed by 8 different surgeons on a total of 152 patients at the Centre René-Huguenin (Saint-Cloud, France). Follow-up has attained 3.5 years. A comparative assessment of pain was conducted in 30 patients operated on with vacuum drainage.

Results. - This technique is easy to learn and reproducible. It facilitates post-operative follow-up, always allowing discharge at the 2nd or 3rd post-operative day without any home nursing. The late sequels are not increased. In contrast, pain was twice more intense during the first post-operative weeks compared with vacuum drainage, and the seroma rate was also increased.

Discussion and conclusion. - Despite good efficacy, this worsening of pain is a major obstacle to the routine use of muscular padding. A technical improvement has been published very recently where the axillary aponeurosis was used to pad the axilla. It seems to be equally efficient but less painful than muscular padding. This technique is under clinical evaluation and could appear as a valuable option to vacuum drainage. Other alternatives are discussed. Most studies lack a direct comparison with vacuum drainage and a satisfactory evaluation of quality of life is also omitted. New studies with quality of life scales are ongoing. They should allow us to choose options that take this aspect into account in the future.