La chimiothérapie de type mitoguazone, ifosfamide, navelbine, étoposide (MINE) est employée dans la maladie de Hodgkin en rechute ou réfractaire aux traitements usuels. Les effets indésirables cutanés de cette chimiothérapie sont rares, comprenant principalement des érythèmes et des œdèmes des extrémités. Plus récemment, quelques cas de panniculite et d’œdèmes hyperalgiques ont été décrits.

Nous rapportons le cas d’une jeune fille de 17 ans qui a développé un œdème aigu hyperalgique des membres associé à une panniculite du tronc. Ce tableau s’est complété ensuite par l’apparition de bulles et de manifestations inflammatoires des muqueuses, à type de vulvite et de glossite. Les premiers symptômes étaient survenus sept jours après le début d’une chimiothérapie de type MINE, sans qu’aucun autre nouveau médicament n’ait été introduit. L’évolution a été lentement favorable sous traitement symptomatique à visée antalgique. La chimiothérapie a par la suite été modifiée.

L’argument d’imputabilité chronologique, l’amélioration spontanée à l’arrêt du traitement et l’absence d’autre étiologie ont fait évoquer le diagnostic de réaction cutanée secondaire au protocole MINE. La symptomatologie pourrait reposer sur un syndrome de fuite capillaire dû à la toxicité de la vinorelbine sur les cellules endothéliales. Ces manifestations secondaires sont à connaître des dermatologues, notamment l’atteinte inflammatoire des muqueuses, nouvellement décrite.

MINE chemotherapy is used to treat refractory Hodgkin’s disease. Cutaneous adverse effects of MINE regimen are uncommon and chiefly consist of erythema and oedema of the extremities. More recently, a number of cases of panniculitis and subcutaneous inflammatory oedema have been described.

We report the case of a 17-year-old girl developing acute and painful oedema of the limbs with panniculitis of the trunk. This incident was associated with inflammatory lesions of mucous membrane, in particularly in the genital area and on the tongue. These signs occurred 7 days after initiation of MINE chemotherapy, with no other drugs being introduced. A drug-induced reaction was suspected due to the absence of any other aetiology, particularly infectious disease. The condition gradually improved with symptomatic pain therapy. The patient’s chemotherapy was subsequently modified.

The chronology of the symptoms, spontaneous improvement after the end of treatment, and the absence of other potential causative factors resulted in a hypothesis of a cutaneous adverse reaction to the MINE regimen. The signs could be due to capillary leak syndrome resulting from the toxicity of vinorelbine on endothelial cells. Dermatologists should be aware of these cutaneous adverse effects and of the inflammatory lesions of mucous membrane newly described herein.