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Évaluation sur 47 213 enfants d'une stratégie de dépistage néonatal de la mucoviscidose associant les dosages de pancreatitis-associated protein et de trypsinogène immunoréactive - 01/01/01

S.  Barthellemy 1 ,  N.  Maurin 2 ,  M.  Roussey 3 ,  C.  Férec 4 ,  S.  Murolo 1 ,  P.  Berthézène 1 ,  J.L.  Iovanna 1 ,  J.C.  Dagorn 1 ,  J.  Sarles 2 ** **Correspondance et tirés à part

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Résumé

Objectifs. - L'intérêt de généraliser le dépistage néonatal de la mucoviscidose en France fait maintenant l'objet d'un large consensus. La stratégie actuellement disponible fait appel au dosage sanguin de trypsin(ogèn)e immunoréactive suivi, en cas de trypsine immunoréactive élevée (environ 1 % de la population), d'une recherche de mutations du gène CFTR. Le recours à l'analyse génétique pose cependant de nombreux problèmes (diversité des mutations à rechercher selon les régions, prise en charge des hétérozygotes, contraintes imposées par les lois sur la bioéthique). Une étude antérieure a montré l'intérêt de la pancreatitis-associated protein, protéine de stress pancréatique, comme test de dépistage, et suggéré qu'une stratégie en deux étapes, dosage de la pancreatitis-associated protein puis de la trypsine immunoréactive pour sélectionner les enfants devant subir un test de la sueur, pourrait avoir des performances compatibles avec un dépistage de masse, tout en évitant le recours à l'analyse génétique. Le but de cette étude était d'évaluer cette stratégie sur un grand nombre de naissances.

Méthodes et résultats. - Une étude prospective a été menée sur 47 213 nouveau-nés de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur. Parmi les enfants ayant une pancreatitis-associated protein supérieure à 7,5 ng/mL (1,28 %) (méthode ELISA), 176 avaient également une trypsine immunoréactive élevée (supérieure à 700 ng/mL). Dans cette population restreinte (0,37 % du total), le test de la sueur a permis de détecter cinq enfants atteints. Un sixième cas, jumeau d'un enfant dépisté, n'a pas été repéré, probablement à cause d'une erreur de procédure. L'analyse génétique réalisée en parallèle a confirmé les diagnostics et détecté un nouveau-né porteur de deux mutations mais de phénotype toujours normal à l'âge de 20 mois. L'incidence observée, correspondant à l'incidence précédemment établie, et le fait qu'aucun autre cas n'a été rapporté depuis la clôture de l'étude (deux ans), suggèrent que la sensibilité du dépistage est satisfaisante. La spécificité obtenue était suffisamment bonne pour qu'un diagnostic par le test de la sueur soit directement réalisable sur l'ensemble des enfants dépistés, sans sélection préalable par l'analyse génétique.

Conclusion. - Le dépistage néonatal de la mucoviscidose par la stratégie associant les tests pancreatitis-associated protein-trypsinogène immunoréactive semble avoir des performances compatibles avec les exigences d'un dépistage de masse, sans les inconvénients de la stratégie trypsinogène immunoréactive-génétique.

Mots clés  : mucoviscidose ; dépistage néonatal.

Abstract

Objectives. - The increasing evidence of the benefits of neonatal screening for cystic fibrosis (CF) indicates that this procedure could soon be implemented throughout France. The screening strategy currently used involves the detection of infants with elevated levels of immunoreactive trypsinogen (IRT) (~1% of the population), followed by the detection of CFTR gene mutations. However, genetic analysis has certain drawbacks, the most important of which being the management of heterozygotes, and in France the requirement by law of previous informed consent. In cases of CF, pancreatic alterations are already present in utero. A previous study has demonstrated the value of pancreatitis-associated protein (PAP) as a screening test for CF, and has indicated that a feasible two-stage strategy could involve the following: 1) selection of infants with elevated PAP levels; 2) in this group of infants, subsequent detection of those with elevated IRT levels for direct CF diagnosis by the sweat test thereby avoiding the use of genetic analysis. The study aim was to evaluate this strategy in a large number of neonates.

Methods and results. - The aforementioned strategy was evaluated in a prospective study involving 47,213 infants in the Provence region of France. In infants with a PAP > 7.5 ng/mL (1.28%), 176 had an elevated IRT level > 700 ng/mL (0.37%). In this limited population sample (0.37% of the total), the sweat test diagnosed five cases of CF. A sixth case involving the monozygous twin of an infant with diagnosed CF remained undetected, probably because of a registration error. Genetic analysis confirmed the diagnosis, and also detected another case in an infant with two CFTR mutations but with a normal phenotype at 20 months of age. As the observed incidence was similar to that which had previously been reported, and as no further case was subsequently detected two years after the end of the study, this indicated that the sensitivity of this screening strategy was satisfactory. Its specificity makes the direct diagnosis of CF cases by the sweat test feasible, without further selection by genetic analysis.

Conclusion. - The PAP/IRT technique for CF detection seems to be suitable for mass screening, without the drawbacks of genetic testing.

Mots clés  : cystic fibrosis ; neonatal screening.

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Vol 8 - N° 3

P. 275-281 - mars 2001 Retour au numéro
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