Objectif. Déterminer les facteurs de risque de la goutte chez des patients togolais. Méthodes. Étude rétrospective sur dossiers menée dans le service de rhumatologie du Centre hospitalier et universitaire de Lomé (Togo). Résultats. Cent soixante des 8 351 patients (1,9 %) examinés sur une période d'environ dix ans souffraient d'une goutte répondant aux critères de l'American Rheumatism Association (ARA). Ces 160 patients (une femme, 159 hommes) avaient en moyenne 44 ans au début de la maladie. La durée d'évolution de la goutte au diagnostic était en moyenne de six ans. Trente-cinq patients avaient des tophus ; un patient avait eu une colique néphrétique. Aucun facteur de risque n'a été retrouvé chez cinq patients (3,1 %). Chacun des 155 autres patients (96,9 %) avait au moins un facteur de risque. L'alcoolisme (133 patients, 83,12 %), la surcharge pondérale et l'obésité (64 patients, 40 %), et l'hypertension artérielle (42 patients, 26,25 %) ont été les principaux facteurs de risque retrouvés dans cette étude. Un au moins de ces facteurs était présent chez 153 patients (95,6 %) ; deux de ces facteurs étaient présents chez 58 patients (36,32 %), et les trois facteurs chez 14 patients (8,8 %). Vingt des 42 patients hypertendus prenaient des diurétiques. Un antécédent familial de goutte a été retrouvé chez 17 patients (10,62 %). Les hémoglobinopathies AS et AC (32 et 13 cas respectivement) ne semblaient exercer aucune influence sur l'histoire naturelle et la symptomatologie de la goutte. Conclusion. Les résultats de cette étude qu'il convient de confirmer par des enquêtes de population suggèrent que les facteurs de risque de la goutte chez les Togolais sont analogues à ceux observés en Occident et dans d'autres pays africains.

Objective. To determine the risk factors of gout in Togolese patients. Methods. Medical records of patients seen over a ten-year period were studied retrospectively. Results. One hundred and sixty cases of gout fulfilling ARA criteria were observed among the 8351 patients admitted to the rheumatology unit of Lomé teaching hospital. The mean age of the 160 patients (one female, 159 males) at disease onset was 44 years, and the mean duration of the disease six years. Tophus were observed in 35 patients. One patient had renal colic. There was no risk factor in five patients (3.1 %). In the remaining 155 patients (96.9 %), at least one risk factor was associated with gout. Alcohol intake (133 patients, 83.12 %), overweight/obesity (64 patients, 40 %), and hypertension (42 patients, 26.25 %) were the main risk factor and disorders detected in our patients. At least one of these three conditions was present in 153 patients (95.6 %) ; two of these conditions were found in 58 patients (36.32 %), and all the threee conditions in 14 patients (8.8 %). Of the 42 hypertensive patients, 20 received diuretic therapy. Seventeen patients (10.62 %) had a familial history of gout. AS and AC hemoglobinopathies (32 and 13 cases respectively) seemed to have no influence on the course or natural history of gout in our patients. Conclusion. While systematic population based-studies are needed before drawing definite conclusion, our study suggests that risk factors and disorders associated with gout in Togolese patients are similar to those observed in Western and other African countries.