Après de nombreuses années de « disette », le lupus systémique profite de progrès conceptuels et du développement de nouvelles biothérapies. Cette nouvelle « donne » est en train de changer radicalement la stratégie de prise en charge de cette maladie. Les principales avancées thérapeutiques reposent sur des découvertes ou des redécouvertes parfois originales. Cette actualité peut se résumer en 12 petites « brèves » :1) il faut éviter le tabac dans le lupus, facteur d'athéromatose...mais aussi de poussées lupiques. ; 2) l'hydroxychloroquine et les traitements classiques (cyclophosphamide) ont des indications ... à condition d'être bien utilisés ; 3) la contraception estrogénoprogestative et le traitement substitutif post-ménopausique sont peut-être moins risqués qu'on ne le pense, mais il faut rester prudent ; 4) les molécules issues de la greffe, comme l'acide mycophénolique, sont un véritable espoir ; 5) le rituximab et les nouveaux antilymphocytes B sont un traitement d'avenir pour les formes sévères de lupus systémique ; 6) pourra-t-on envisager un traitement « étiologique » en bloquant l'IFN de type 1 (/β) dans le lupus ? ... Il y a encore quelques obstacles ; 7) la vaccination peptidique, dont l'action est principalement une stimulation des lymphocytes T régulateurs, est prometteuse ...mais attendons la confirmation ; 8) peut-on utiliser les anti-TNF dans des lupus cutanéo-articulaires ou systémiques ?... Le débat est lancé ; 9) pourquoi ne pas bloquer le complément dans le lupus et le syndrome des antiphospholipides ... Des pistes s'annoncent ; 10) de nombreuses immunothérapies futuristes (modulation de la signalisation intracellulaire) sont en cours d'évaluation ; 11) dans les formes les plus sévères de lupus systémique, l'autogreffe (cellules souches périphériques) est une option envisageable ; 12) n'oublions pas de contrôler l'athéromatose qui est une des complications les plus sévères du lupus systémique. Toutes ces nouvelles possibilités thérapeutiques devraient fondamentalement modifier le pronostic de cette affection qui reste encore sévère dans les formes les plus agressives.