La préservation de la fertilité de la femme doit être envisagée avant un traitement gonadotoxique et les cancers ne sont pas les seules maladies concernées. Les maladies auto-immunes, au premier rang desquelles le lupus érythémateux systémique (LES), nécessitent parfois l'emploi d'agents alkylants, classe de médicaments particulièrement gonadotoxique. Il est ainsi reconnu que chez une femme de 20 ans, une dose cumulative de 20 g est associée à une insuffisance ovarienne prématurée dans 50% des cas. Plusieurs stratégies sont possibles et discutées pour prévenir l'insuffisance ovarienne: la mise au repos des ovaires par les analogues de la GnRH, la fécondation in vitro avec congélation d'embryons, la congélation d'ovocytes et la congélation de cortex ovarien. Ces techniques peuvent également être associées entre elles. Une enquête a été réalisée en France pour évaluer les pratiques face à ces pathologies. Quatre centres ont été sollicités pour 17 patientes (âge moyen: 26,2±1,8 ans ESM [15-43 ans]) et le lupus était la maladie la plus fréquemment incriminée (7/17). La congélation de cortex ovarien a été réalisée pour six patientes. Pour deux patientes, une congélation d'embryons ou une congélation d'ovocytes a été effectuée, dont une avec congélation de cortex ovarien associée. Dans dix cas, après discussion avec la patiente, évaluation du traitement et de la dose cumulée, aucune technique de préservation de la fertilité n'a été réalisée. Préserver la fertilité de ces femmes est une question difficile et un registre national tel que celui établi par le GRECOT permet d'aider à apporter des réponses.

Cancer is not the only disease where the question of the female fertility preservation is asked. In autoimmune diseases, alkylating agents are also used and it is now established that 20 g as a cumulative dose of cyclophosphamide is associated with premature ovarian failure in 50% of 20-year-old patients. Several strategies are discussed and offered to these patients to prevent the ovarian failure: GnRH agonist treatment, in vitro fertilization and embryos cryopreservation, oocytes cryopreservation and ovarian cortex cryopreservation. These techniques might also be associated one with the other. A survey was conducted in France in order to assess the practices realised in these diseases. Four centres were asked for these diseases, concerning 17 patients (mean age: 26.2±1.8 SEM [15-43]) and systemic lupus erythematosus was the most frequent disease (7/17). Ovarian cortex cryopreservation was realised for 6 patients. Embryos or oocytes cryopreservation was realised for 2 patients including one where ovarian cortex cryopreservation was associated. In 10 cases, considering the treatment and the patient's wish no fertility preservation was realised. Female fertility preservation in autoimmune diseases is a difficult question and a national registry, such as the one conducted by the GRECOT, can help to answer this question.