La question du risque de cancer associé à l’exposition médicale à visée diagnostique pendant l’enfance est particulièrement pertinente face à l’utilisation croissante des examens radiologiques, notamment des scanners, en pédiatrie. Les enfants représentent en effet une population particulièrement sensible aux rayonnements ionisants, caractérisée par une radiosensibilité de certains tissus accrue par rapport à celle des adultes et une espérance de vie longue, avec pour conséquence une probabilité plus élevée de développer un cancer. Cet article dresse un bilan de l’exposition des enfants aux rayonnements ionisants liée aux actes de diagnostic médical en France et propose une synthèse des études épidémiologiques sur le risque de cancer à long terme. Au total, à partir des résultats de 12 études cas–témoins et 6 études de cohortes analysées dans cette revue, il n’a pas été mis en évidence d’association significative entre l’exposition médicale à visée diagnostique pendant l’enfance et le risque de cancer. Les limites méthodologiques de ces études sont discutées. Le risque de cancer attendu étant faible, seules des études de grande taille, avec une longue période de suivi et des données dosimétriques de qualité seront capables de le mettre en évidence. Des études de cohortes portant sur plusieurs milliers de patients exposés au scanner pendant l’enfance sont actuellement en cours dans le cadre du projet européen EPI-CT. Parallèlement, la poursuite des efforts pour réduire les doses et le nombre des examens radiologiques dans l’enfance est toujours nécessaire, en respectant le principe as low as reasonably achievable (ALARA) en imagerie pédiatrique.

The question of the risk of cancer associated with postnatal diagnostic medical exposure involving ionizing radiation in childhood is particularly relevant at the moment given the growing use of diagnostic examinations, especially computed tomography scans, in children. Compared to adults, pediatric patients are more sensitive to radiation and have more years of life expectancy and therefore more years at risk of cancer occurrence as compared to adults. This paper provides a description of diagnostic x-ray exposure in children in France and summarizes epidemiologic studies on subsequent risk of cancer. Overall, this review, based on 12 case-control studies and 6 cohort studies, shows no significant association between exposure to medical diagnostic radiation exposure and childhood cancer risk. The methodological limitations of these studies are discussed. As the expected cancer risks are low, epidemiological studies require very large sample sizes and long periods of follow-up in addition to a good dosimetry assessment to enable quantitative risk estimation. New cohort studies of young patients who underwent CT scans are currently underway within the European EPI-CT project. In the meantime, continued efforts to reduce doses and the number of radiological examinations in children are needed, including adhering to the “as long as reasonably achievable” (Alara) principle.