Plus de 60 % des patients souffrant de douleurs chroniques présentent des difficultés au travail avec un retentissement important sur leur qualité de vie. Leur prise en charge est souvent tardive, complexe et cloisonnée. Le RÉseau DOuleur chronique Sud-Est (REDOSE) est une interface entre les médecins du travail des Alpes-Maritimes et le département d’évaluation et de traitement de la douleur-médecine palliative (DETD-MP) du CHU de Nice permettant de prendre en charge ces patients de façon globale, grâce à des réunions de concertation pluridisciplinaire (RCP). À l’issue de chaque RCP est établi, pour chaque patient, un programme personnalisé de soins médicopsycho-socioprofessionnel (PPS). Le but de cette étude est d’apprécier l’apport de ces RCP douleur et monde du travail.

Notre étude rétrospective descriptive a porté sur 129 sujets actifs douloureux inclus entre 2007 et 2009 aux RCP par les professionnels du réseau. L’impact a été mesuré par la reprise ou le maintien du travail de ces sujets en mars 2010, soit trois à 26 mois depuis leur inclusion.

Les 129 dossiers discutés en RCP étaient complexes. L’âge moyen des sujets était de 45ans. Ils souffraient majoritairement de lombalgies (74 %) depuis deux ans. Parmi les 110 sujets étudiés (19 dossiers sortis de l’étude), 31 étaient en arrêt de travail pour accident du travail (AT), huit pour maladie professionnelle (MP) et 26 pour maladie, 15 sujets travaillaient avec difficultés et 30 d’entre eux étaient demandeurs d’emploi. Le PPS consistait en 110 évaluations algologiques, 97 évaluations psychologiques, 60 évaluations sociales, 73 orientations vers le médecin du travail et vers la maison départementale des personnes handicapées. À la fin de l’étude, les taux de reprise du travail étaient respectivement de 45 % pour les sujets en arrêt et de 13 % pour les sujets demandeurs d’emploi, et le taux de maintien au travail était de 80 % pour les sujets travaillant avec difficultés, après une durée moyenne de suivi de huit mois.

Ces RCP dans un cadre réseau ville–hôpital décloisonnent les différents acteurs et améliorent les possibilités de reprise du travail par une approche globale biopsycho-socioprofessionnelle.

More than 60% of patients with chronic pain experiment difficulties in their job with a high impairment of their quality of life. Their management is often late, complex and compartmentalized. The Réseau Douleur chronique Sud-Est (REDOSE) is an interface between occupational health practitioners in the Southeast of the France and the pain and palliative care department of the university medical centre of Nice to manage chronic pain in a complete approach with the help of multidisciplinary team meetings (MTM). At this meeting, a personalized program of medicopsycho-socioprofessional care (PPC) is created. The aim is to study the interest of these MTM “pain and occupational health services”.

Our retrospective and descriptive study included all patients who participated in MTM between 2007 and 2009. The impact of the MTM was assessed through the number of patients who continued or returned to work in March, 2010, thus at three to 26 months after their inclusion.

We included 129 medical reports, which were presented in MTM. The mean age was 45. They predominantly had suffered from low back pain (74% of the population) for two years. Out of the 110 studied patients, 31 were on sick leave because of a work accident, eight for professional disease and 26 for disease, 15 worked with difficulties and 30 were unemployed. The PPC proposed 110 pain assessments, 97 psychological evaluations, 60 social evaluation and 73 referrals to the occupational health practitioner and to disabled adult departmental center. In March 2010, 45% of the patients in sick leave and 13% of the unemployed patients had returned to work, 80% of the patients who worked with difficulties had continued to work, after a mean follow-up of eight months.

MTM in a hospital-ambulatory network decompartmentalize the different healthcares actors and improve the possibility of returning to work with a global biopsycho-socioprofessional approach.