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Évaluation du dépistage systématique des « cancers de l’ethmoïde » par suivi ORL et nasofibroscopie chez les salariés et ex-salariés exposés aux poussières de bois depuis plus de 20 ans - 22/02/12

Evaluation of routine screening of ethmoid adenocarcinoma (EADC) by ENT and nasal fibroscopy among employees and former employees exposed to wood dust for over 20 years

Doi : 10.1016/j.admp.2011.12.009 
A.-C. Gillard
Service médical interentreprises de l’Anjou, 25, rue Carl-Linné, 49000 Angers, France 

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Résumé

But de l’étude

Nous présentons une étude initiée en 2006 par les trois services de santé au travail (SST) de Maine-et-Loire. Le protocole réalisé avec la collaboration d’un ORL du CHU d’Angers et d’un ORL libéral a été validé par le comité de protection des personnes (CPP) Ouest 2 et par la CNIL. L’étude a débuté en octobre 2007 et est prévue pour une durée de six ans. Nous publions les résultats d’un premier bilan réalisé après deux ans et demi d’étude. L’objectif principal est d’évaluer l’intérêt de la nasofibroscopie systématique bisannuelle par rapport à l’interrogatoire orienté pratiqué chez les salariés et retraités exposés plus de 20ans aux poussières de bois. Les objectifs secondaires sont d’informer et promouvoir un suivi post-professionnel et d’évaluer la faisabilité du suivi ORL bisannuel.

Patients et méthodes

Comparer chez les salariés et retraités ayant été exposés plus de 20ans aux poussières de bois le suivi avec dépistage par interrogatoire clinique orienté seul réalisé par le médecin du travail et le suivi avec dépistage par interrogatoire annuel orienté et consultation ORL et nasofibroscopie tous les deux ans. Il s’agit d’une étude longitudinale avec des séries appariées. Les variables analysées sont : les expositions professionnelles, le statut tabagique, les signes cliniques évocateurs, la réalisation et résultats des nasofibroscopies, la réalisation et résultats d’examens complémentaires (TDM, IRM, Biopsies).

Résultats

Cinq cent quarante et un salariés ont été inclus au 31 mars 2010 (510 hommes, 20 femmes). Le taux d’adhésion est de 85 %, l’âge moyen de 46,8±5,5ans. La durée moyenne d’exposition aux poussières de bois est de 29,6ans et l’exposition aux autres CMR de 40 % des salariés (Amiante : 21,3 %, Formaldéhyde : 17 %). Cinq cent trente-trois nasofibroscopies ont été réalisées. Quatre-vingt-six pour cent des examens ont été considérés comme faciles, ils ont été impossibles à réaliser dans moins d’un pour cent des cas. La douleur à l’examen a été estimée comme nulle ou faible dans 94 % des cas. Une anesthésie locale à la Xylocaïne a été effectuée pour 37 % des nasofibroscopies. Toutes les zones explorées ont été visualisées hormis le sinus sphénoïdal qui n’a été vu qu’une fois sur deux ; 18, 6 % des nasofibroscopies se sont révélées pathologiques (polypes, sécrétions, pus, sang, tumeur). Les lésions étaient unilatérales dans un tiers des cas. Aucun symptôme décrit par le médecin du travail dans plus de 50 % des cas. Quarante-quatre TDM ont été demandées. Aucune IRM n’a été prescrite ; deux biopsies ont été réalisées pour des polypes qui se sont révélés bénins. Un salarié a subi une méatomie avec ethmoïdectomie pour lésion suspecte. L’anatomopathologie a conclu à une lésion bénigne.

Conclusion

Il est prématuré de conclure quant à l’apport d’un suivi avec consultation ORL et nasofibroscopie tous les deux ans par rapport au suivi par le médecin du travail uniquement. Les nasofibroscopies sont bien tolérées. La majorité des zones explorées sont vues. Les pathologies dépistées sont essentiellement asymptomatiques, bilatérales et bénignes. Le recrutement des retraités est très faible. La participation et la collaboration de l’ensemble des ORL du département a permis de valider la « faisabilité » du suivi dans la pratique. Il faudra évaluer la pérennisation de l’adhésion des salariés à ce programme de dépistage. La mise en place de l’étude a permis une sensibilisation importante des salariés et des entreprises au risque « Poussières de bois » et aux mesures de prévention.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Summary

Purpose of the study

A six-year study on ethmoid cancer in employees exposed to wood dust was initiated in 2006 by three Occupational Health Services in Maine-et-Loire, France. The protocol, established with the help of ENT specialists from private and public sectors (University Hospital of Angers), was approved by the People’s Protection Committee and the National Computing and Freedom Committee (Commission nationale de l’informatique et des libertés : CNIL). The study began in 2007.We present the interim results after 2.5years. The main objective of the study was to evaluate the advantage of systematic nasofibroscopy every 2years compared to the sole use of specific questionnaires for employees and ex-employees exposed to wood dust for over 20years. The secondary objectives of the study were to inform the employees of the risks of wood dust, promote a post-professional follow-up, and evaluate the feasibility of a systematic two-year ENT follow-up.

Patients and methods

Employees and ex-employees exposed to wood dust for over 20years were screened, on one hand, solely by means of an annual, oriented questionnaire proposed by the occupational physician, and, on the other, by an additional ENT consultation with a nasofibroscopy every 2years. The study was longitudinal and the variables analyzed were: professional exposure, tobacco smoking, clinical signs suggesting ethmoid cancer, results of nasofibroscopy, and complementary examinations, such as CT scans, MRI, and biopsies.

Results

Five hundred and forty-one employees were included up to 31 March 2010 (510 men, 20 women, 11 sex not specified). The inclusion rate is 85%. Only six ex-employees participated in the study and no statistical analysis could be performed for this group. The average age of the employees was 47±6years, and the mean duration of exposure to wood dust was 29±6years; 40% of the employees had also been exposed to other mutagens, carcinogens or reprotoxic agents, such as asbestos (21%) and formaldehyde (17%). Eighty-six percent of the 533 nasofibroscopies were performed without difficulty, the examination proved impossible in less than 1% of the cases. In 94% of the cases, the examination caused little or no pain. Xylocaine was used as the local anesthetic in 37% of the cases. All the nasal zones were visualized except the sphenoid sinus visualized only 1×/2. Nasofibroscopy revealed various pathologies, such as polyps, secretions, pus, blood and tumours, in 19% of the employees; these were unilateral in about a third of the cases. In more than 50% of the cases, no symptoms had been observed by the occupational physician. CT scans were performed in 44 cases. No MRIs were requested. Biopsies ordered in two cases revealed benign polyps. One employee underwent meatotomy and ethmoidectomy for a suspicious lesion, but the anatomic pathology showed this was benign.

Conclusion

It is too early to conclude as to the advantage of systematic nasofibroscopy every two years in addition to the annual screening of employees exposed to wood dust. However, nasofibroscopies were well tolerated, allowing inspection of the majority of nasal zones. The pathologies detected were mainly asymptomatic, bilateral, and benign. The collaboration of ENT specialists of Maine-et-Loire allowed validation of the feasibility of the study with the use of nasofibroscopy for screening employees exposed to wood dust. The employees’ adhesion to the screening program remains to be assessed. This study has already led workers and employers to a better awareness of the risks of wood dust and the need for preventive measures.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Poussières de bois, Nasofibroscopie, Dépistage systématique, Adénocarcinome nasosinusien

Keywords : Wood dust, Nasofibroscopy, Sinonasal adenocarcinoma, Screening


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