Pratique du frottis cervico-utérin dans une population épidémiologiquement exposée : idées reçues, faits et arguments - 25/12/13
Résumé |
Objectifs |
Connaître la prévalence des frottis cervico-utérins (FCU) pathologiques en population de planification familiale et analyse des pratiques de dépistage.
Patientes et méthodes |
Étude rétrospective monocentrique portant sur 1,430 FCU effectués chez 1,251 patientes entre janvier 2009 et décembre 2011 avec analyse des caractéristiques démographiques, cliniques et épidémiologiques des patientes, et du suivi des patientes présentant un FCU pathologique.
Résultats |
La population étudiée était majoritairement jeune (moins de 25ans), célibataire, utilisant une contraception et nullipare. Parmi les 1,244 FCU, près de 90 % d’entre eux étaient interprétables et avaient intéressé la zone de jonction. Neuf pour cent des FCU étaient pathologiques avec principalement des FCU ASC-US et L-SIL (3,5 % et 4,5 %) sans différence entre les plus et moins de 25ans. Deux facteurs étaient significativement associés à la présence de FCU pathologiques : des premiers rapports avant 14ans et un tabagisme de plus de 10 cigarettes par jour. Le suivi des patientes avec un FCU pathologique montrait que 33 % des patientes échappaient à une prise en charge adaptée en particulier les patientes les plus jeunes.
Discussion |
Effectuer des FCU avant 25ans au prétexte qu’une patiente est exposée aux co-facteurs de risque d’infection à HPV haut risque ne paraît pas justifié par la gravité ou la fréquence des lésions cytologiques observées, d’autant que cela entraîne un surcoût financier et de potentiels gestes délétères comme les conisations probablement excessives chez les patientes les plus jeunes. Un suivi personnalisé de ces patientes ayant un FCU pathologique est nécessaire. Les recommandations françaises sur la pratique du FCU (premier dépistage à 25ans, contrôle cytologique à 26ans puis tous les 3ans jusqu’à 65ans chez des patientes ayant ou ayant eu des rapports) méritent de s’appliquer chez les patientes jeunes et défavorisées.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Objectives |
To analyse the prevalence of abnormal papsmears in a primary care center and the screening practices.
Materials and methods |
Single-center retrospective study on 1,430 FCU performed in 1,251 patients between January 2009 and December 2011 with analysis of demographic, clinical and epidemiological chararacteristics of the women, and the monitoring of the patients with pathological papsmears.
Results |
The study population was predominantly young (under 25), unmarried, nulliparous, and using contraception. Among the 1,244 FCU, nearly 90% of them were interpretable with the junction area interested. Nine percent were pathological with mainly ASC-US and L-SIL (3.5% and 4.5%) with no difference between more and less than 25years. Two factors were significantly associated with the presence of pathological papsmear: first intercourse before age 14 and smoking more than 10 cigarettes per day. Monitoring of patients with a pathological papsmear showed that 33% of patients had not an appropriate follow-up especially younger patients.
Discussion |
To perform papsmear before 25years because the patient has associated high risk HPV co-factors does not appear justified by the severity or frequency of cytological lesions, especially as it increases the financial cost and is responsible of potential deleterious actions such as conizations probably excessive among the youngest patients. Personalized monitoring of these patients with a pathological papsmear is required. The French practice recommendations on cervical cancer screening (first screening at age 25, 26years cytological control then every 3years up to 65years in patients who have or have had sex) deserve to be applied in young and disadvantaged patients.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Frottis cervico-utérin, Dépistage, Population défavorisée, Âge jeune
Keywords : Papsmear, Screening, Low-income population, Young age
Plan
Vol 43 - N° 1
P. 26-34 - janvier 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.