La chirurgie réparatrice de la coiffe des rotateurs connaît un essor de plus en plus important, notamment grâce aux techniques arthroscopiques. Les résultats fonctionnels de cette chirurgie sont globalement satisfaisants. Cependant, les résultats anatomiques, c'est-à-dire la réalité de la cicatrisation tendineuse, sont nettement moins bons. Or, cette cicatrisation est significativement corrélée à un résultat meilleur, notamment sur la force. La chirurgie réparatrice de la coiffe des rotateurs doit donc être proposée préférentiellement pour des ruptures susceptibles de cicatriser correctement. Les principaux critères pronostiques de cette cicatrisation sont cliniques et iconographiques: âge inférieur à 65 ans, rupture récente, patient non fumeur, espace acromiohuméral supérieur à 6 mm, infiltration graisseuse des muscles infraspinatus ou subscapulaire inférieure à 2 selon la classification de Goutallier. Si la réparation est décidée, la technique, qu'elle soit à ciel ouvert, mini-open ou arthroscopique, doit obéir aux principes suivants. La zone de réinsertion osseuse doit être avivée, car la cicatrisation provient essentiellement de l'os. La coiffe doit être libérée de façon à pouvoir la réinsérer, sans tension, coude au corps. La fixation doit être fiable, c'est-à-dire assurer un contact os-tendon permanent pendant la durée de la cicatrisation. Dans les suites, le bras doit être positionné en abduction, et la rééducation doit être douce et essentiellement passive. Dans certains cas, lorsqu'une réparation étanche n'est pas réalisable, une fermeture partielle peut être faite, permettant de revenir à un état d'équilibre et de stabilité glénohumérale, favorable à la fonction de l'épaule. Si les conditions ne sont pas remplies pour obtenir une cicatrisation satisfaisante, il est préférable de s'orienter vers un traitement médical ou un traitement chirurgical palliatif.