Les cas de nécrose secondaire à un tatouage sont rares, et ne se voient quasiment plus de nos jours grâce aux techniques de stérilisation du matériel. Nous rapportons pourtant le cas rare d’une réaction nécrotique compliquant une réaction granulomateuse au pigment rouge d’un tatouage, avec adénite réactionnelle.

Un patient de 40ans présentait une réaction granulomateuse au pigment rouge d’un large tatouage pectoral, avec nécrose cutanée, sous-cutanée et abcès axillaire. Ce tatouage pectoral avait déclenché une réaction similaire nécrotique sur les zones de pigment rouge d’autres tatouages plus anciens. Les traitements locaux (pansements, antibiotiques, exérèses itératives des zones nécrotiques) étaient sans effet et une étiologie infectieuse était écartée. L’exérèse complète du tatouage pectoral était alors réalisée à la demande du patient. Des amas pigmentaires noirâtres étaient retrouvés dans les macrophages du ganglion axillaire analysé. Depuis l’exérèse, le patient va bien, et aucune complication n’est à déplorer.

Les très rares cas de nécrose secondaire à un tatouage retrouvés dans la littérature semblent liés à une cause infectieuse. L’hypothèse d’une infection primitive ayant secondairement entraîné la nécrose est réfutée par l’absence d’élément histologique cutané et ganglionnaire de suppuration, et surtout par la réaction de nécrose inflammatoire limitée aux zones rouges des autres tatouages plus anciens. Cette complication rare doit être connue des chirurgiens plasticiens qui peuvent être amenés à traiter un nombre sans cesse grandissant de patients tatoués.

Même si elle est rare de nos jours, la possibilité de nécrose d’une réaction granulomateuse au pigment rouge d’un tatouage doit être connue. Ce cas illustre une réaction immunitaire très violente où l’infection n’a pas fait sa preuve.

Nowadays, necrotizing cutaneous reaction after a tattoo is rare especially with the sterile tattoo equipment and antisepsis rules. We report the rare case of a necrotizing reaction secondary to a granulomatous reaction after a red tattoo, with a satellite node.

A 40-year-old patient suffering from a granulomatous reaction to red dye of a large pectoral tattoo, with cutaneous and sub-cutaneous necrosis, and an infected axillary node. This pectoral tattoo also triggered a necrotizing granulomatous reaction on red-pigmented areas of other older tattoos. Local treatments (dressings, antibiotics, repeated excisions of necrotizing tissues) did not stop the allergic reaction, and an infectious origin was eliminated. The patient asked for a complete excision of the pectoral tattoo. Black intramacrophagic pigment was found in the black lymph node analysed. We did not experience any complications and the patient is satisfied with the results.

Very few examples of cutaneous necrotizing secondary to a tattoo have been found in the literature. The hypothesis of a primitive infection that had secondarily led to necrosis is refuted by the lack of infective structures found in the analysed node, and most of all by the same reaction on other older tattoos on red-pigmented areas. This rare complication must be known by plastic surgeons, who will probably be called upon to take care of more and more tattooed patients.

Even if it's rare, necrosis with a granulomatous reaction to red pigment after a tattoo must be known. This case illustrates a very violent immune reaction where infection was not proved.