Pour les femmes traitées pour un cancer mammaire et désirant un enfant, les questions de l’allaitement et de la sécurité carcinologique de cette pratique se posent. Nous avons souhaité faire un état des connaissances des professionnels de santé sur ce sujet.

Deux cent cinquante questionnaires destinés aux professionnels de santé hospitaliers ont été distribués dans cinq pôles de gynécologie-obstétrique en Alsace. Les résultats de notre enquête ont été exprimés en nombre de réponses, ainsi qu’en pourcentage.

L’analyse des 102 questionnaires complétés a montré que les soignants ont une bonne connaissance théorique du sujet et que l’allaitement n’est pas contre-indiqué. En effet, 90 % des soignants interrogés pensaient que le risque de récidive était inchangé ou diminué et 81 % d’entre eux ont répondu que la survie globale était inchangée ou augmentée. Toutefois, en pratique, aucun de ces professionnels n’a suivi une femme ayant allaité après cancer du sein.

L’allaitement maternel après un cancer du sein n’aggrave pas le pronostic et semble même l’améliorer. De plus, les femmes ayant allaité après un cancer mammaire ont une qualité de vie améliorée et recommandent cette pratique aux autres patientes. Cependant, peu de femmes allaitent après un cancer du sein, et ceci est surtout lié à des contre-indications souvent non fondées émanant des professionnels de santé. Leur rôle serait plutôt de procurer des informations claires et d’apporter leur soutien à l’allaitement pour aider les femmes à surmonter leurs appréhensions ainsi que les difficultés rencontrées, qui ne sont pas spécifiques mais vécues de façon plus intense.

For women treated for a breast cancer and wanting childbearing, the issues of breastfeeding and its oncological safety are controversial. Therefore the aim of our study was to establish a state of knowledge of health professionals on this subject.

Two hundred and fifty questionnaires were distributed to hospital health professionals, in five Units of Obstetrics and Gynecology in Alsace. The results of our study were expressed as the number of responses, and percentage.

Analysis of the answers to this questionnaire demonstrated that health professionals have a good theoretical knowledge of the subject and that breastfeeding is not contraindicated. Indeed, in case of breastfeeding, 90% of the hospital health professionals thought that the risk of recurrence was unchanged or decreased and 81% of them answered that the overall survival was unchanged or increased. However, on a practical view, none of these health professionals followed a woman who breastfed after a breast cancer.

Breastfeeding after breast cancer does not worsen the prognosis and seems even to improve it. Furthermore, women breastfeeding after a breast cancer have an improved life quality and recommend it to other patients. However, few women breastfeed after breast cancer and this is due to often non-justified reasons coming from their health professionals. Their role should be more to pass clear information and bring their support to breastfeeding to help the women to face their fears as well as encountered difficulties which are not specific, but felt in a more intensive way.