Les épaules sont souvent atteintes dans la spondyloarthrite (SpA) et dans la polyarthrite rhumatoïde (PR). Le diagnostic de spondyloarthrite périphérique et le diagnostic différentiel avec une polyarthrite rhumatoïde sont parfois difficiles. Une étude récente a démontré que l’échographie des mains pouvait différencier le rhumatisme psoriasique de la polyarthrite rhumatoïde. Le but de cette étude était de comparer les caractéristiques échographiques entre la SpA, la PR et les sujets sains.

Un total de 38 patients avec SpA et 43 PR avec une atteinte clinique des épaules ont été inclus et comparés à 33 sujets sains. Un rhumatologue avait effectué un examen échographique, en aveugle des renseignements cliniques. Les paramètres suivants ont été évalués : épanchement gléno-huméral, ténosynovite du long biceps, bursite sous-acromio-deltoïdienne, synovite acromio-claviculaire (AC) et érosion osseuse humérale.

Trente-huit SpA (âge moyen : 49,9±15,4ans, 58 % d’hommes), 43 PR (52,9±16,6ans, 26 % d’hommes) et 33 témoins (55,2±16,9ans, 42 % d’hommes) ont été évalués. En comparaison avec la PR, les patients atteints de SpA étaient plus fréquemment atteints de synovite AC (66 % versus 5 %, p<0,0001) mais avaient moins de bursites sous acromio-deltoïdiennes (39 % versus 67 %, p<0,05), moins d’épanchements gléno-huméraux (5 % versus 28 %, p<0,01) et moins d’érosions osseuses humérales (10 % versus 56 %, p<0,0001). Les anomalies unilatérales étaient plus fréquemment retrouvées chez les patients atteints de SpA que de PR (64 % versus 26 %, p<0,0001).

Nos résultats suggèrent que l’atteinte des AC est hautement évocatrice de SpA chez les patients se plaignant de douleurs inflammatoires des épaules. L’échographie permet d’aider au diagnostic positif de SpA et au diagnostic différentiel avec une PR.