Les formes graves de strongyloïdose - 24/11/14

Doi : 10.1016/j.antinf.2014.09.001 
M. Develoux
 Service parasitologie-mycologie, hôpital Saint-Antoine, 184, rue du Faubourg-Saint-Antoine, 75571 Paris cedex 12, France 

Résumé

La strongyloïdose est une helminthiase des régions tropicales et subtropicales qui frappe environ 100 millions d’individus dans le monde. En Europe où les cas autochtones sont assez rares c’est la plus fréquente des helminthiases digestives d’importation. Ce parasite a la particularité de pouvoir se pérenniser dans l’organisme grâce à un cycle endogène, expliquant son portage chronique sur des dizaines d’années, même après avoir quitté les zones endémiques. L’infection chronique est asymptomatique dans la moitié de cas et lorsqu’elle est symptomatique se traduit par des signes variés, non spécifiques. Les formes disséminées se rencontrent lors d’emballement du cycle parasitaire dans certaines circonstances favorisantes, souvent associées, comme une corticothérapie à haute dose ou une autre thérapeutique immunosuppressive, une transplantation d’organes solides ou de moelle, une hémopathie, ou une infection rétrovirale à HTLV1. La principale complication de cette dissémination est une infection à germes entériques. La mortalité globale est supérieure à 60 %. Contrairement aux formes chroniques, les larves du parasite sont non seulement retrouvées aisément dans les selles mais aussi dans les crachats, lavages broncho-alvéolaires ou d’autres prélèvements. Il n’y a pas de schéma thérapeutique défini des strongyloïdoses graves. L’ivermectine s’est montré plus efficace que l’albendazole et le thiabendazole n’est plus utilisé. Le mode d’administration, les doses et la durée du traitement par ivermectine sont très variables selon les publications. Le pronostic réservé des strongyloïdoses graves impose le dépistage du portage et le traitement des sujets immunodéprimés à risque originaires ou ayant séjourné dans les zones d’endémie avec contrôle de son efficacité.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Summary

Strongyloidiasis is a helminthiasis spread in tropical and subtropical areas, which affects approximately 100 million people worldwide. In Europe where autochthonous cases are uncommon it is the most frequent imported intestinal helminthiasis. It has an original and complex cycle. Chronic infection is asymptomatic in about half of the cases and symptoms when present are non-specific. In specific situations, there is an acceleration of the autoinfection cycle resulting in hyper infection syndrome or disseminated infection. Main risk factors, often associated are: therapy with corticosteroid or other immunosuppressive drugs, organ or bone marrow transplants, hematologic malignancies, retroviral infections. Gastrointestinal and pulmonary manifestations are predominant but non-specific. Associated infections with enteric bacteria are common. Global fatality rate is high exceeding 60%. In contrast with chronic strongyloidiasis larvae are easily founded in stools but also in sputum, bronchoalveolar lavage fluid or other specimens. There is no defined treatment schedule for severe strongyloidiasis. Ivermectin is more effective than albendazole, and thiabendazole is not available anymore. Ivermectin dose and duration vary according to the different publications. Ivermectin was administered intravenously in a few observations. Because of the poor prognosis of severe strongyloidiasis, patient at risk should be systematically screened for the infection and treated if positive with a control of efficacy.

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Mots clés : Strongyloïdose grave, Corticothérapie, Ivermectine, Forme parentérale

Keywords : Severe strongyloidiasis, Corticotherapy, Ivermectin, Parenteral formulation


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Vol 16 - N° 4

P. 207-212 - décembre 2014 Retour au numéro
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