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Cellulite disséquante du scalp : à propos de 51 patients - 24/11/14

Doi : 10.1016/j.annder.2014.09.041 
A. Badaoui a, , P. Reygagne b, V. Descamps a
a Dermatologie, hopital Bichat, Paris, France 
b Dermatologie, centre Sabouraud, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La cellulite disséquante du scalp (CDS) est une alopécie cicatricielle primaire neutrophilique rare, décrite en 1903 et nommée par Hoffman en 1908. Elle peut être isolée ou associée à une hidradénite suppurée, une acnée conglobata ou un kyste pilonidal, réalisant la « tétrade d’occlusion folliculaire ». Seuls 70 cas ont été publiés depuis 1908. Nous rapportons une série de 51 patients, la plus grande de la littérature.

Patients et méthodes

Cette étude est rétrospective, bicentrique, sur une période de 17 ans. La CDS était définie par une alopécie cicatricielle associée à des nodules douloureux, purulents et aseptiques. Les caractéristiques des patients, les signes cliniques, les facteurs déclenchants, les pathologies associées, les traitements et leur efficacité ont été recueillis.

Résultats

Cinquante et un patients ont été inclus, dont 50 hommes et 1 femme, 19 patients avaient un phototype foncé (> 4). L’âge moyen de début était de 26 ans (15–62 ans), la durée d’évolution au diagnostic était de 34 mois (4-120 mois). La localisation préférentielle des lésions était le vertex (49 %) et la région occipitale (25,5 %). Un patient rapportait une cutis verticis gyrata secondaire. Les circonstances déclenchantes étaient peu décrites : 5 patients rapportaient un traumatisme local initial. Le mode d’évolution était chronique, avec apparition progressive des nodules (86 % des patients) et par poussées aiguës (14 %). Aucun carcinome épidermoïde n’a été rapporté. Six patients avaient une hidradénite suppurée, 8 une acné conglobata, aucun n’avait de kyste pilonidal, de psoriasis, d’arthropathie inflammatoire ou de maladie inflammatoire du tube digestif. Parmi les traitements utilisés, 40 patients avaient reçu des antibiotiques, 8 du zinc, 1 des anti-TNF, sans efficacité, 8 patients avaient été opérés. Trente-six patients avaient reçu de l’isotrétinoïne à 0,5–0,8 mg/kg/j permettant une rémission complète.

Discussion

Le diagnostic clinique de CDS est caractéristique : plaques alopéciques du cuir chevelu avec nodules fermes purulents parfois douloureux, prédominant au vertex ou en occipital. Sa méconnaissance conduit à un retard diagnostique. Les prélèvements infectieux sont indispensables pour éliminer un kérion ou une infection bactérienne. La CDS est quasi exclusivement masculine (suggérant un facteur hormonal), prédomine chez les patients jeunes, à phototype foncé. Le traumatisme local a déclenché la CDS chez 5 patients mais est sous-estimé. Le mode d’évolution est en majorité chronique plutôt que par poussée aiguë. Peu de patients avaient une pathologie associée, allant contre la « tétrade folliculaire ». L’examen histologique n’est pas nécessaire. Le seul traitement efficace est l’isotrétinoïne. Aucun ne s’est compliqué de carcinome.

Conclusion

La CDS est une affection chronique invalidante dont la physiopathologie reste peu claire. Les progrès récents sur le plan génétique publiés dans l’hidradénite suppurée, affection proche et parfois associée, pourraient apporter des données nouvelles.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Cellulite de Hoffman, Cellulite disséquante du cuir chevelu, Cellulite disséquante du scalp, Perifolliculitis Capitis Abscedens et Suffodiens


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Vol 141 - N° 12S

P. S236 - décembre 2014 Retour au numéro
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