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Toxicité cutanée sévère apparue sous vémurafénib - 24/11/14

Doi : 10.1016/j.annder.2014.09.112 
L. Peuvrel a, b, , A. Brocard a, b, G. Quéreux a, b, M. Saint-Jean a, b, A. Khammari a, b, B. Dréno a, b
a Dermatocancérologie, CHU de Nantes, Nantes, France 
b Inserm U892-CNRS U6299, CIC biothérapie Inserm 0503, Nantes, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

La toxicité cutanée du vémurafénib est fréquente, mais rarement sévère. Nous rapportons la 1re série de patients ayant présenté une toxicité cutanée sévère (grades 3–4) nécessitant une adaptation thérapeutique.

Matériel et méthodes

Il s’agit d’une étude rétrospective ouverte incluant tous les patients traités en 42 mois dans notre service par vémurafénib pour un mélanome métastatique muté BRAFV600. Analyse des caractéristiques cliniques et du devenir des toxicités cutanées sévères.

Observations

Quatorze patients sur les 126 traités par vémurafénib ont présenté une toxicité cutanée sévère (11 %) après 9 jours en moyenne (2 à 19 jours).

Résultats

Cette toxicité régressait en moyenne en 24 jours (6 à 75 jours). Il s’agissait de onze rash maculopapuleux diffus, débutant par une atteinte photodistribuée chez 4 patients, d’un rash maculopapuleux du tronc et du visage, d’un DRESS syndrome pustuleux et d’un syndrome de Stevens Johnson (SJS). Six avaient des lésions cutanées associées : hyperkératose palmoplantaire (3), photosensibilité (2), kératoacanthomes (1), papillomes multiples (1). Onze avaient des signes systémiques : 4 syndromes pseudo-grippaux, 4 altérations de l’état général, 3 arthralgies. Dix avaient des anomalies biologiques : 7 insuffisances rénales grade 1, 5 cytolyses hépatiques grades 1 à 3, 4 lymphopénies grades 1 à 2, et 3 hyperéosinophilies grades 1 à 3. Cette toxicité cutanée induisait un arrêt du vémurafénib chez 5 patients d’emblée et chez 6 autres après récidive des symptômes quelques heures après réintroduction du vémurafénib à 75 % (n=4) ou 100 % (n=2) de la dose normale. Trois patients n’avaient pas de rechute à la reprise du traitement à 50 et 75 % de la dose. Cinq patients étaient traités par dabrafénib après leur réaction cutanée sévère au vémurafénib. Un seul a dû l’arrêter pour récidive de son rash maculopapuleux diffus dès la reprise du traitement.

Discussion

Onze pour cent de nos patients traités par vémurafénib ont présenté une toxicité cutanée sévère (grades 3–4) nécessitant soit un arrêt, soit une diminution de dose. Seuls 5 % des patients présentent des toxicités cutanées de grades 3–4 dans le cadre des protocoles thérapeutiques, par rapport à notre étude se déroulant en pratique quotidienne. Deux de nos patients avaient un tableau de toxidermie classique : un DRESS syndrome traité par prednisone 1 mg/kg/j et un SJS spontanément résolutif. Parmi les 12 autres, seuls 25 % ont pu poursuivre le vémurafénib après une réduction de la dose. Chez 4/5 patients le dabrafénib a été une alternative n’induisant pas de toxidermie cutanée.

Conclusion

Notre étude montre pour la 1re fois que les toxicités cutanées sévères au vémurafénib sont plus fréquentes (11 %) que dans les protocoles. La reprise du vémurafénib était possible chez un quart des patients à dose réduite. Nous montrons surtout pour la première fois que le dabrafénib est une alternative intéressante pour ces patients. Cela amène à soulever l’hypothèse de métabolites différents des 2 molécules au niveau de la peau.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Dabrafénib, DRESS syndrome, Mélanome, Rash, Syndrome de Stevens-Johnson, Toxidermie, Vémurafénib


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Vol 141 - N° 12S

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