Lymphocytes B régulateurs et GVH chronique humaine - 24/11/14
Résumé |
Introduction |
La réaction chronique du greffon contre l’hôte (GVHc) est une complication fréquente de l’allogreffe de cellules souches hématopoïétiques, pour laquelle il n’existe pas de traitement curatif. Les lymphocytes B régulateurs (Bregs) sont capables de réguler les réactions inflammatoires par le biais de la sécrétion d’interleukine 10 (IL-10) et leur rôle a été démontré chez l’homme au cours de maladies auto-immunes mais n’a pas été étudié dans la GVHc humaine. Le but de cette étude était d’analyser l’existence d’un déficit quantitatif ou fonctionnel des Bregs au cours de la GVHc humaine.
Matériel et méthodes |
Les critères d’inclusion étaient :
– patient ayant subi une allogreffe de cellules souches hématopoïétiques ;
– ayant signé un consentement éclairé pour la participation à l’étude.
Les Bregs étaient définis comme les cellules CD19+IL10+ en cytométrie de flux après 66 heures de stimulation in vitro des cellules mononucléées du sang périphérique par CpG-B 3 μg/mL et restimulation pendant 5h par PMA et ionomycine en présence de bréfeldine A. Le diagnostic et le score, le caractère actif ou en rémission de la GVHc étaient établis selon les critères internationaux du National Institute of Health. Les moyennes étaient comparées à l’aide d’un test non paramétrique de Mann-Whitney et les proportions à l’aide d’un test exact de Fisher.
Observations |
Trente-deux patients ont été inclus : 12 avec GVHc active, 12 avec GVHc en rémission, 8 allogreffés sans antécédent de GVHc, ainsi que 12 donneurs sains (DS). L’âge moyen des patients était de 46 ans (20–66), 18 étaient des hommes (56 %) et 30 (94 %) avaient été allogreffés pour une hémopathie maligne. Sur les 24 patients atteints de GVHc, 22 (92 %) présentaient une atteinte cutanée (lichénoïde, n=8 ; sclérodermiforme, n=13 ; les deux, n=2 ; autre type, n=3). Il n’y avait pas de différence significative entre les patients avec GVHc active et en rémission en termes de sexe, âge, délai depuis l’allogreffe, nombre de patients recevant des immunosuppresseurs.
Résultats |
Le pourcentage moyen de Bregs était de 0,5 % (± 0,3 %) des lymphocytes B totaux chez les patients atteints de GVHc active, significativement plus faible que chez les patients en rémission (2 % ± 1,4 % ; p=0,0002), allogreffés sans GVH (2,3 % ± 0,8 % ; p=0,0001) et DS (2,6 % ± 1,3 % ; p=0,0001). Trois patients traités par photochimiothérapie extracorporelle (PCE) présentaient une rémission partielle de la GVHc ; leur pourcentage moyen de Bregs était de 0,9 % (± 0,2 %) avant PCE et 5 % (± 2,4 % ; p=0,1) 3 mois après le début de la PCE.
Discussion |
Afin de comprendre le rôle de ce déficit en Bregs dans la physiopathologie de la GVHc, la capacité des Bregs à réguler les réactions allo-immunes reste à étudier. L’action de la PCE sur les Bregs mérite également d’être confirmée sur un plus grand nombre de patients et son mécanisme investigué.
Conclusion |
La GVHc cutanée est associée à un déficit quantitatif en Bregs, ce déficit pouvant être amélioré par la PCE.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : GVH, GVH chronique, IL-10, Immunologie, Immunopathologie, Lymphocytes B régulateurs
Plan
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Vol 141 - N° 12S
P. S278 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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