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Sirolimus en prévention secondaire des cancers cutanés chez les greffés rénaux. Résultats à 5 ans de l’étude TUMORAPA - 24/11/14

Doi : 10.1016/j.annder.2014.09.140 
S. Euvrard a, , A. Roux b, J. Dantal c

Groupe TUMORAPA

a Dermatologie, hôpital Édouard-Herriot, Lyon, France 
b Méthodologie clinique, Hospices Civils de Lyon, Lyon, France 
c Néphrologie, hôpitaux de Nantes, Nantes, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La plupart des greffés rénaux (GR) présentant un 1er carcinome épidermoïde (CE) développent d’autres tumeurs cutanées dans les 5 ans. Il a été montré que le remplacement des anticalcineurines (CNI) (ciclosporine ou tacrolimus) par le sirolimus (SRL) entraîne une réduction du nombre de tumeurs cutanées sur 2 ans. Le but de notre étude a été d’évaluer cet effet à 5 ans.

Patients et méthodes

Il s’agit d’une étude prospective multicentrique ouverte randomisée analysant chez des GR sous CNI ayant eu au moins un CE l’impact de deux stratégies immunosuppressives sur la survenue de tumeurs cutanées : remplacement des CNI par SRL vs maintien des CNI. Le critère de jugement principal était le pourcentage de GR avec de nouveaux CE. Les critères secondaires étaient les autres tumeurs cutanées (carcinome basocellulaire, maladie de Bowen, kératose pré-épithéliomateuse, kératoacanthome), la survie du patient et du greffon, et la tolérance du SRL. L’évaluation dermatologique reposait sur le comptage des lésions. La surveillance néphrologique était basée sur le dosage de la créatininémie et de la protéinurie.

Observations

GR sous CNI avec fonction rénale stable (clairance ≥ 30 mL/min selon la formule de Cockcroft et Gault, protéinurie de 24 h < 1 g) et ayant eu au moins un CE.

Résultats

Cent-vingt GR (64 SRL) ont été randomisés de 2004 à 2009. Les caractéristiques des patients à l’inclusion étaient similaires dans les 2 groupes (moyenne d’âge 62 ans et durée d’immunosuppression 12 ans). Il s’agissait du 1er CE dans 55 % des cas. À 5 ans, le critère d’évaluation principal était disponible pour 46 CNI et 37 SRL. Le taux de patients ayant de nouveaux CE était de 35 % dans le groupe SRL vs 70 % dans le groupe CNI (p=0,002). Pour les patients inclus après un seul CE, les chiffres étaient de 18 vs 62 % (p=0,002), pour ceux ayant eu plusieurs CE, 60 vs 82 % respectivement (p=0,44). Le taux de patients avec d’autres tumeurs cutanées que CE était de 60 % dans le groupe SRL vs 72 %. La fonction rénale est restée stable dans les 2 groupes à l’exception de 2 GR retournés en dialyse (1 SRL). Au cours de l’étude, 15 patients sont décédés (11 CNI), 25 sous SRL sont sortis d’étude pour intolérance au traitement (surtout dans les premiers mois), et 14 sous CNI ont été convertis au SRL pour cancer.

Discussion

Ces résultats confirment l’efficacité à 5 ans du SRL en prévention secondaire des cancers cutanés pour les GR ayant présenté un seul CE ainsi que sa bonne tolérance rénale. L’effet antitumoral semble moindre quand le SRL est introduit après plusieurs CE. La plupart des effets indésirables du SRL ont été observés dans les premiers mois, avec des protocoles de conversion brutale et des doses de charge élevées ne correspondant plus aux pratiques actuelles (début de l’étude il y a 10 ans).

Conclusion

Chez les GR ayant une fonction rénale stable, le remplacement des CNI par le SRL dès le 1er CE permet de réduire l’incidence de nouveaux CE à 5 ans avec une bonne tolérance générale.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Carcinome épidermoïde, Greffe rénale, Sirolimus, Traitement immunosuppresseur


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Vol 141 - N° 12S

P. S287 - décembre 2014 Retour au numéro
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