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Carcinomes épidermoïdes invasifs après traitement par photothérapie dynamique de maladies de Bowen chez une patiente transplantée rénale - 24/11/14

Doi : 10.1016/j.annder.2014.09.210 
S. Trabelsi , J. Charles, C. Escalle, I. Templier, M.T. Leccia
 Dermatologie, CHU de Grenoble, Grenoble, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La photothérapie dynamique (PTD) est un traitement bien évalué et efficace des kératoses actiniques (KA) non hyperkératosiques, des carcinomes basocellulaires (CBC) superficiels (hors visage) et des maladies de Bowen non opérables des sujets immunocompétents. Ce traitement doit être discuté sur terrain d’immunodépression, notamment chez les greffés d’organe car il est aujourd’hui insuffisamment évalué. Nous rapportons la survenue rapide de carcinomes épidermoïdes (CE) invasifs après traitement par PTD de deux maladies de Bowen de jambe chez une transplantée rénale.

Observations

Il s’agit d’une patiente de 71ans aux antécédents de polykystose hépato-rénale greffée rénale en 1996. L’examen dermatologique pré-greffe montrait des KA multiples du visage et des 2 jambes. Elle a été revue régulièrement après la greffe pour des KA traitées par azote liquide et des CBC du visage traités par chirurgie en 2005 et 2007. Entre 2010 et 2011, alors qu’elle était sous tacrolimus et rapamycine, on notait 11 maladies de Bowen confirmées histologiquement des dos des pieds, jambes et avant-bras traitées par chirurgie. À partir de 2012, dans un contexte de rejet de greffe, plusieurs nouvelles maladies de Bowen des jambes ont été traitées par 5-fluorouracile et 2 de la jambe droite par 2 séances de PTD (lampe Akilite CL 128, Metvixia) en avril 2013. Six mois après la PTD, on notait un aspect ulcéro-bourgeonnant suspect des 2 zones traitées par PTD. L’analyse histologique confirmait le diagnostic de CE invasifs.

Discussion

Plusieurs études ont confirmé l’intérêt de la PTD dans le traitement de la maladie de Bowen des sujets immunocompétents, avec une efficacité à 3 mois dans plus de 90 % des cas. Les études à long terme sont plus limitées, mais retrouvent un taux de récurrence à 5ans de 17 % pour la PTD contre 34 % pour la cryothérapie, 19 % pour le curetage, 14 % le 5FU et 5 % la chirurgie. Ces résultats placent la PTD comme une alternative de choix pour les maladies de Bowen, en particulier lorsque la cicatrisation est plus délicate (sujets âgés, jambes par exemple). Chez les patients greffés d’organe, le traitement par PTD n’a pas été évalué dans de grandes séries et reste controversé. Il n’a d’autre part jamais été spécifiquement évalué pour les maladies de Bowen. Notre cas est intrigant et doit faire réfléchir aux indications de PTD chez les greffés car notre patiente n’a présenté de CE invasifs que sur les zones traitées par PTD, alors qu’elle avait été traitée pour de multiples autres maladies de Bowen.

Conclusion

La PTD est un choix thérapeutique extrêmement utile pour le traitement de tumeurs cutanées superficielles chez l’immunocompétent. Sa place est à évaluer de façon précise chez les greffés d’organe. Quel que soit le traitement local choisi, il convient chez ces patients de diminuer au maximum le traitement immunosuppresseur et de privilégier les inhibiteurs de mTOR.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Greffe d’organe, Maladie de Bowen, Photothérapie dynamique


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Vol 141 - N° 12S

P. S315 - décembre 2014 Retour au numéro
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