Les tumeurs cutanées des muscles lisses sont relativement rares. Les léiomyomes cutanés peuvent être isolés ou le plus souvent regroupés. Leur déterminisme est inconnu.

Un homme de 47ans, sans antécédents notables notamment familiaux, consultait pour une plaque du mollet droit faite de multiples nodules rosé-rouge, douloureux au contact ou à l’exposition au froid. Le patient indiquait que ces lésions sont survenues des années après une brûlure chimique professionnelle par acide nitrique, acide acétique et fluorure d’hydrogène sur cette zone. Il était remarquable de constater que les lésions restaient strictement localisées à la zone de brûlure. L’examen anatomopathologique montrait une prolifération dermique faite d’un enchevêtrement de fibres musculaires lisses fusiformes et de faisceaux de collagène. Les cellules avaient un cytoplasme éosinophile et elles ne présentaient pas d’atypies ni mitoses. L’immuno-histochimie montrait une positivité de ces cellules pour l’actine lisse et la caldesmone. Le diagnostic de léiomyomes cutanés en plaque était donc posé.

Il s’agit à notre connaissance du premier cas de léiomyomes en plaques induits par une brûlure chimique. On peut noter que l’ingestion d’acide hydrazinobenzoïque, proche des acides responsables de la brûlure chimique de notre patient, a été associée au développement de tumeurs des cellules musculaires lisses de l’aorte et des grosses artères ayant des caractéristiques immunocytochimiques des léiomyomes et léiomyosarcomes vasculaires. Dans le cas de notre patient, l’application d’acides, a pu entraîner, par un mécanisme physiopathologique inconnu, une prolifération et une différenciation des cellules musculaires lisses cutanées.

Nous rapportons le premier cas de léiomyomes cutanés en plaques développés sur une zone de brûlure chimique.