Intérêt de l’hypnose dans les gestes douloureux en dermatologie - 24/11/14
Résumé |
Introduction |
Les actes techniques sont nombreux en dermatologie et parfois douloureux ou générateurs d’angoisse pour les patients. La douleur et le confort du patient sont anticipés par différentes mesures : anesthésie, antalgiques, etc. Parmi les techniques complémentaires proposées, l’hypnose ou hypno-sédation semble être une méthode intéressante. Nous proposons d’évaluer l’efficacité de l’hypnose dans les gestes douloureux réalisés en dermatologie quotidienne.
Patients et méthodes |
Une étude prospective monocentrique a été réalisée dans le service d’hospitalisation de jour de médecine du CHU de La Réunion Site Nord. Une technique d’hypno-sédation était proposée, selon la disponibilité du personnel formé, aux patients devant subir des actes techniques dermatologiques. Une évaluation du degré d’anxiété était effectuée par une échelle verbale simple avant le geste. Après le geste, la douleur ressentie (EVA) et la pénibilité globale (échelle verbale simple de 0 à 10) de l’acte étaient notées. Huit patients pour 10 gestes douloureux ont été inclus : 4 injections de toxine botulinique pour hyperhidrose (2 palmaires, 1 axillaire, 1 du cuir chevelu), 3 biopsies des glandes salivaires accessoires, 2 biopsies cutanées (bras) et des biopsies cutanées multiples (plante et dos du pied) pour cartographie histologique chez un patient.
Résultats |
L’hypnose était acceptée par tous les patients. Le degré d’anxiété avant l’acte était fort, notamment avant injection de toxine botulinique (moyenne 7/10). Le geste était encadré par une prémédication dans tous les cas d’injections de toxine (paracétamol et hydroxyzine 1h avant) ou d’une anesthésie locale (lidocaïne) pour les biopsies. Dans ce cas, l’anesthésie locale était effectuée pendant la séance d’hypnose. Aucun patient n’a eu besoin de renforcer l’analgésie pendant l’acte. Aucun acte n’a dû être interrompu pour douleur ou inconfort. L’évaluation post-acte était très satisfaisante pour 9 des 10 actes : EVA 0 pour 7 patients (9 actes), 1 patient avec EVA à 4 car l’hypnose n’avait pas été débutée dès le début du geste. La pénibilité globale du geste était jugée comme peu importante dans tous les cas (pénibilité moyenne 1,8/10)
Discussion |
Les actes dermatologiques sont souvent peu invasifs mais parfois source de douleur ou d’angoisse. L’hypnose et les techniques d’hypno-sédation sont une solution simple et efficace, avec une grande satisfaction des patients et une bonne acceptation. Cette technique peu coûteuse nécessite cependant un personnel formé, un local adapté et un temps global de procédure plus long par rapport aux techniques purement médicamenteuses.
Conclusion |
Cette technique se place dans une prise en charge globale du patient et permet une excellente acceptation des gestes surtout en cas de nécessité de répétition de la procédure. Une formation plus large du personnel, notamment hospitalier, devrait permettre de développer cette technique dans les services de soins pour pouvoir la proposer plus largement.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Analgésie, Dermatologie interventionelle, Hypnose
Plan
Vol 141 - N° 12S
P. S329 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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