Tacrolimus topique dans le traitement du vitiligo de l’enfant - 24/11/14
Résumé |
Introduction |
Le vitiligo est une affection auto-immune qui débute fréquemment dans l’enfance. Sa prise en charge thérapeutique reste difficile. Les corticoïdes topiques et la photothérapie sont souvent peu efficaces et l’utilisation de corticoïdes sur le visage peut entraîner une atrophie cutanée, télangiectasies et complications oculaires. L’objectif de notre travail était d’évaluer l’efficacité du tacrolimus topique dans la prise en charge du vitiligo de l’enfant.
Patients et méthodes |
Nous avons mené une étude rétrospective sur 27enfants atteints de vitiligo, qui ont été traités par tacrolimus pommade 0,03 % à raison de 2 applications/jour associée à une photo-exposition (20min 3 fois/semaine). La distribution des lésions ainsi que la surface cutanée atteinte ont été évaluées initialement. Les réponses cliniques ont été évaluées lors des consultations. La repigmentation a été jugée au 3e, 6e et 9e mois comme suit : absente, minime (1–25 %), légère (26–50 %), modérée (51–75 %), excellente (76–100 %).
Résultats |
L’âge moyen des patients était de 7,92ans avec des extrêmes allant de 2ans à 15ans. Le sex-ratio M/F était de 0,59. Les affections associées étaient représentées par : un cas de maladie cœliaque, un cas de pelade et 3 cas de thyroïdite auto-immune. Le phototype III a été le prédominant dans 55,55 % des cas. La forme la plus retrouvée était représentée par le vitiligo non segmentaire dans 96,29 %. La localisation a été représentée par : les membres (51,85 %), la face (40,74 %), le tronc (29,62 %) et le périnée (14,81 %). Dans 62,96 % des cas, la surface cutanée atteinte était inférieure à 10 %. Les traitements antérieurs sont représentés par : dermocorticoïdes classe I (59,25 %), sélénium (22,22 %), catalase superoxide dismutase (14,81 %), calcipotriol (3,70 %) et photothérapieUVB (3,70 %). Le délai moyen d’application de tacrolimus jusqu’au début de repigmentation était de 3,88semaines. La repigmentation était absente dans un cas, minime dans 3,70 %, légère dans 44,44 %, modérée dans 29,62 % et excellente dans 18,51 % (100 % au niveau de la face). Elle était de l’ordre de 46,66 % au 3e mois, de 71,42 % au 6e mois et de 100 % au 9e mois. Aucun effet secondaire sous tacrolimus n’a été noté.
Discussion |
En matière du vitiligo, peu d’essais thérapeutiques ont été réalisés chez l’enfant. L’efficacité du tacrolimus a été démontrée dans deux études incluant respectivement 25 et 57 patients. Les résultats obtenus étaient encourageants avec un taux de repigmentation supérieur à 60 % des cas. L’efficacité est meilleure sur le visage par rapport au tronc et extrémités. Dans notre série, la repigmentation était excellente essentiellement au niveau de la face, avec de meilleurs résultats pour les autres localisations au bout du 9e mois.
Conclusion |
Le tacrolimus topique qui n’a pas l’AMM à ce jour dans le traitement du vitiligo, pourrait être une alternative thérapeutique surtout pour le vitiligo de la face chez l’enfant avec une meilleure sécurité.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Enfant, Tacrolimus, Vitiligo
Plan
Vol 141 - N° 12S
P. S346 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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