Association neurofibromatose de type 1 - sclérose tubéreuse de Bourneville avec atteinte pulmonaire fatale - 24/11/14
Résumé |
Introduction |
Nous rapportons l’association d’une neurofibromatose de type 1 (NF1) et d’une sclérose tubéreuse de Bourneville (STB) avec atteinte pulmonaire sévère fatale.
Observations |
Une femme de 51ans, épileptique, était sous corticothérapie générale pour une pneumopathie interstitielle diffuse évoluant depuis 30ans. Sa mère et 3 de ses 5 frères et sœurs (dont un mort d’une tumeur cérébrale) avaient des taches café-au-lait (TCL). Son oncle maternel avait été amputé d’un bras pour un cancer. Son père, sans antécédents, était mort d’un cancer du foie.
L’examen retrouvait de nombreuses TCL (>6), des neurofibromes superficiels et profonds, des fibromes périunguéaux aux mains et aux pieds, des angiofibromes centrofaciaux et 2 plaques peau-de-chagrin. Il n’y avait ni lentigines des plis, ni hamartomes iriens, ni macules hypochromes.
L’association NF1-STB était diagnostiquée cliniquement. L’analyse génétique retrouvait une mutation c.1525C>T ; p.Arg509* du gène TSC1 à l’état hétérozygote. La recherche de mutation du gène NF1 est en cours.
Le scanner pulmonaire montrait des lésions diffuses bilatérales associant du verre dépoli et des micronodules centrolobulaires. L’histologie montrait une fibrose interstitielle élastosique bronchovasculaire et sous-pleurale, avec hyperplasie pneumocytaire, sans aspect de lymphangioléiomyomatose (LAM).
L’évolution a été progressive malgré la corticothérapie générale, conduisant au décès.
Discussion |
La NF est exceptionnellement associée avec la STB, parfois dans des formes segmentaires ou incomplètes. Dans notre cas, la transmission de la NF1 s’est faite par la mère, la mutation de TSC1 ayant été transmise par le père ou survenue de novo.
Les gènes responsables sont situés sur des chromosomes différents, mais les protéines codées, la neurofibromine et l’hamartine, partagent une voie de signalisation commune (mTOR).
L’hyperplasie pneumocytaire se rencontre dans la STB, associée ou non à une LAM ; contrairement à notre cas elle est habituellement indolente, ne nécessitant pas de traitement. Une surexpression des protéines mTOR a été démontrée dans les lésions. Dans la NF1, l’atteinte pulmonaire peut comprendre un syndrome restrictif du à la déformation thoracique, des neurofibromes, une fibrose, une maladie kystique et une hypertension artérielle pulmonaire. A notre connaissance, il n’y a pas eu d’étude des protéines mTOR au niveau pulmonaire.
Notre malade présentait une atteinte pulmonaire évocatrice de STB, mais dont la sévérité fait évoquer un rôle surajouté de la NF1, peut-être en rapport avec le double impact sur la voie mTOR. Un traitement par inhibiteur de mTOR a été discuté, mais l’évolution rapidement fatale n’a pas permis de le débuter.
Conclusion |
Cette association NF1-STB est remarquable par sa rareté et par une atteinte pulmonaire exceptionnellement sévère qui pourrait être expliquée par l’atteinte de deux acteurs importants de la voie de signalisation mTOR.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Hyperplasie pneumocytaire, mTOR, Neurofibromatose de type 1, Sclérose tubéreuse de Bourneville
Plan
Vol 141 - N° 12S
P. S374 - décembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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