S'abonner

Association neurofibromatose de type 1 - sclérose tubéreuse de Bourneville avec atteinte pulmonaire fatale - 24/11/14

Doi : 10.1016/j.annder.2014.09.334 
A. Guyot 1, , B. Duchemann 2, A. Lévy 3, M. Kambouchner 3, L. Laroche 1, F. Caux 1
1 Dermatologie, hôpital Avicenne, université Paris XIII, AP–HP, Bobigny, France 
2 Pneumologie, hôpital Avicenne, université Paris XIII, AP–HP, Bobigny, France 
3 Anatomie pathologique, hôpital Avicenne, université Paris XIII, AP–HP, Bobigny, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Nous rapportons l’association d’une neurofibromatose de type 1 (NF1) et d’une sclérose tubéreuse de Bourneville (STB) avec atteinte pulmonaire sévère fatale.

Observations

Une femme de 51ans, épileptique, était sous corticothérapie générale pour une pneumopathie interstitielle diffuse évoluant depuis 30ans. Sa mère et 3 de ses 5 frères et sœurs (dont un mort d’une tumeur cérébrale) avaient des taches café-au-lait (TCL). Son oncle maternel avait été amputé d’un bras pour un cancer. Son père, sans antécédents, était mort d’un cancer du foie.

L’examen retrouvait de nombreuses TCL (>6), des neurofibromes superficiels et profonds, des fibromes périunguéaux aux mains et aux pieds, des angiofibromes centrofaciaux et 2 plaques peau-de-chagrin. Il n’y avait ni lentigines des plis, ni hamartomes iriens, ni macules hypochromes.

L’association NF1-STB était diagnostiquée cliniquement. L’analyse génétique retrouvait une mutation c.1525C>T ; p.Arg509* du gène TSC1 à l’état hétérozygote. La recherche de mutation du gène NF1 est en cours.

Le scanner pulmonaire montrait des lésions diffuses bilatérales associant du verre dépoli et des micronodules centrolobulaires. L’histologie montrait une fibrose interstitielle élastosique bronchovasculaire et sous-pleurale, avec hyperplasie pneumocytaire, sans aspect de lymphangioléiomyomatose (LAM).

L’évolution a été progressive malgré la corticothérapie générale, conduisant au décès.

Discussion

La NF est exceptionnellement associée avec la STB, parfois dans des formes segmentaires ou incomplètes. Dans notre cas, la transmission de la NF1 s’est faite par la mère, la mutation de TSC1 ayant été transmise par le père ou survenue de novo.

Les gènes responsables sont situés sur des chromosomes différents, mais les protéines codées, la neurofibromine et l’hamartine, partagent une voie de signalisation commune (mTOR).

L’hyperplasie pneumocytaire se rencontre dans la STB, associée ou non à une LAM ; contrairement à notre cas elle est habituellement indolente, ne nécessitant pas de traitement. Une surexpression des protéines mTOR a été démontrée dans les lésions. Dans la NF1, l’atteinte pulmonaire peut comprendre un syndrome restrictif du à la déformation thoracique, des neurofibromes, une fibrose, une maladie kystique et une hypertension artérielle pulmonaire. A notre connaissance, il n’y a pas eu d’étude des protéines mTOR au niveau pulmonaire.

Notre malade présentait une atteinte pulmonaire évocatrice de STB, mais dont la sévérité fait évoquer un rôle surajouté de la NF1, peut-être en rapport avec le double impact sur la voie mTOR. Un traitement par inhibiteur de mTOR a été discuté, mais l’évolution rapidement fatale n’a pas permis de le débuter.

Conclusion

Cette association NF1-STB est remarquable par sa rareté et par une atteinte pulmonaire exceptionnellement sévère qui pourrait être expliquée par l’atteinte de deux acteurs importants de la voie de signalisation mTOR.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Hyperplasie pneumocytaire, mTOR, Neurofibromatose de type 1, Sclérose tubéreuse de Bourneville


Plan


© 2014  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 141 - N° 12S

P. S374 - décembre 2014 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Cancer du sein au cours de la neurofibromatose de type 1
  • O. Zehou, E. Sbidian, L. Valeyrie-Allanore, S. Ferkal, P. Wolkenstein
| Article suivant Article suivant
  • Leucodermie en gouttes, un signe précoce de maladie de Darier sur peau noire
  • M. Terrom, F. Dhaille, T. Baltazard, G. Chaby, C. Lok

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.